Accueil > Printemps 2014 / N°25

À quelle sauce sera mangée la banlieue rouge ?

À Fontaine, l’une des communes de la « ceinture rouge » grenobloise, le maire sortant Yannick Boulard (PCF) ne se représente pas, après trente ans à la tête de la ville. Sept listes s’affrontent pour sa succession. Le Postillon a fait appel à son meilleur élément qui n’est ni journaliste, ni sociologue mais simplement Fontainois. Au moins, lui sait de quoi il parle.

Fontaine, terre de prolos

Il y a des endroits marqués par les classes sociales. Des territoires où l’architecture, les noms de rues, les visages qu’on croise dans la rue prouvent l’existence du prolétariat. On aurait pu aller se promener à Biviers ou dans le XVIème pour se prouver que la bourgeoisie existe, mais c’est Fontaine qu’on vous propose de visiter pour tâter l’ambiance.
Fontaine, code postal 38 600, 22 000 habitants dans une agglomération de 440 000 : la quatrième commune de la Métro (Communauté d’agglomération). Un tram, un centre commercial, la montagne à deux pas. Maisons, petits immeubles. Grenoblois, apprenez que les maisons fontainoises ne sont pas les mêmes que chez vous. Ici, c’est avant tout un joyeux et vaste foutoir, des maisons en bonne partie construites par les ouvriers qui les habitaient ou les habitent encore, progressivement agrandies et améliorées par leurs habitants. Toits-terrasses, petites pelouses, jardins potagers florissants, murs de parpaings montés en famille le week-end. Être maçon n’est pas simple : ils l’étaient. Être architecte est également compliqué : ils ne l’étaient pas. Et quelle joie, aujourd’hui, d’habiter ces maisons de bric et de broc où certains principes de base ont été oubliés. L’originalité prime parfois sur la fonctionnalité, et il est clair qu’il ne s’agit pas de palaces, mais de maisons de pauvres. Sur les boîtes aux lettres de ces maisons, l’Histoire a marqué des noms. Ici tout le monde s’appelle Trovero, Di Vanni, Debona, Di Martino, Lenarduzzi, Curto, Ferrarri, Fiore, Mastraumauro, Baldacchino, Montana ou Pico. La croissance de la commune date en effet de ces années où l’immigration du sud de l’Europe (essentiellement italienne) était importante. Ça donne une drôle de coloration à Fontaine, où il n’est pas rare, dans les rayons du supermarché ou au jardin public, d’entendre les gens discuter en italien ou en dialecte. Lors des matchs de foot France-Italie, les Fontainois sortent toujours gagnants.

Ah ! Mais, je vous mens un peu. Tout le monde ne s’appelle pas Bonanni. Car aux immigrés d’hier, devenus les français d’aujourd’hui, ont succédé les immigrés d’aujourd’hui. Ben Hassine, Djerourou, Lahmadi, Rannou, Bouchalta, qu’on retrouve plutôt dans les petits immeubles, d’architecture 1950-1960. Ce sont ces années-là où Fontaine, comme d’ailleurs une bonne partie de l’agglomération grenobloise, s’est développée. Les immeubles de Fontaine sont eux aussi un dépaysement pour le Grenoblois. Dépaysement de courte durée : visitez dix de ces immeubles, et vous aurez l’impression de n’en avoir vu qu’un. À l’époque, le besoin de loger baby-boomers et immigrés est pressant. La construction, quoique de bonne facture, est faite à l’économie. Ici, les plans ne brillent pas par leur originalité, plutôt par leur fonctionnalité. Et, pour ne pas mentir sur les habitants actuels de ces immeubles, mélange de logements sociaux, de copropriétés et d’appartements loués, il faut encore dire que les noms espagnols, portugais et italiens n’y sont pas rares.

À côté du Polygone

Ainsi est Fontaine : peuplée de petites gens, pour une bonne partie d’origine immigrée. Une ville à l’urbanisme maîtrisé (très peu d’immeubles de plus de quatre étages). Une ville où il n’est pas rare que les voisins élèvent poules et lapins. Et pourtant à deux arrêts de tram : la gare de Grenoble. Grenoble, vous savez ? La technopole de l’INPG et du CEA, la métropole aux 60 000 étudiants où tout le monde s’habille en Quechua, la mégalopole du techno-maire Michel Destot. Il suffit de se tenir sur la berge du Drac, promenade dominicale récemment réaménagée, pour apercevoir l’un des cœurs spirituels de Grenoble : la Presqu’île scientifique et son dernier réacteur nucléaire, le CEA, ST-Micro et Minatec. Il y a quelques années encore, les autorités distribuaient annuellement des pastilles d’iode aux habitants du quartier Bastille, au bord du Drac, proches du réacteur atomique. Dans cette situation, on se sent solidaire des riverains de la plate-forme chimique de Pont-de-Claix, ceux qui envoient leurs bambins dans une école construite en site classé Seveso. Ici, à Fontaine, ce n’est que l’ancienne école Elsa Triolet, hébergeant actuellement le centre social Romain Rolland, qui est dans la zone de proximité avec le réacteur.

Mais qui dit Presqu’île scientifique ne dit pas uniquement « risques technologiques ». La Presqu’île, c’est aussi des ingénieurs, scientifiques et cadres à hauts revenus. Ainsi, menacée par le dépeuplement, Fontaine a choisi d’être attractive et rêve d’attirer ces jeunes ménages dynamiques à hauts revenus. La salle des musiques actuelles, La Source, symbolise cette recherche d’attraction, la culture étant un pivot pour attirer des classes sociales plus élevées. Le maire se félicite de ces « nombreux jeunes, ingénieurs, techniciens, qui travaillent pas très loin, sur la Presqu’île et qui se trouvent bien à Fontaine. Ça c’est encourageant » [1], donnant le chiffre de 1 000 nouveaux habitants sur les trois dernières années.
Le journaliste du Postillon n’étant ni sociologue, ni militant communiste, ni d’ailleurs réellement journaliste, qui est-il pour donner son avis ? Tel Ulysse mon nom est Personne. Un simple habitant qui vous donne son avis. Voilà : il me faut vous conter l’histoire de Montreuil-sous-Bois, l’un des maillons de la ceinture rouge parisienne, tombé en 2008 aux mains de la nouvelle technocratie, les Verts de Dominique Voynet. Qui a voté Voynet ? Les ouvriers, artisans et employés, ébénistes ou arboriculteurs, traditionnellement implantés à Montreuil ? Ou plutôt les cadres, professionnels de l’information, des arts et des spectacles, ingénieurs, attirés récemment par les prix de l’immobilier et le cadre de vie « authentique et populaire » de la ville ? Ce fut, depuis le milieu des années 80, une politique délibérée de la mairie communiste de Montreuil que d’attirer ces populations « créatives » et à hauts revenus, pour favoriser la « mixité sociale » et compenser la construction surabondante de logements sociaux, cités et tours des décennies précédentes. Ce fut aussi scier la branche sur laquelle elle était élue, puisque ces nouvelles populations n’ont pas trouvé judicieux de voter communiste, mais ont élu le parti de la nouvelle bourgeoisie [2]. Le parallèle avec Fontaine est marquant. Au moins deux différences notables : le processus est moins avancé (il est donc réversible), et nous sommes à proximité de Grenoble. Ici, point de réalisateurs et de publicitaires. Notre spécialité locale c’est l’ingénieur. Le scénario montreuillois se répétera-t-il à Fontaine ?
Mais on s’égare, peut-être. Reprenons la promenade dans Fontaine. Si vous ignoriez la couleur de la mairie, ou si vous avez l’habitude des promenades à Corenc, la balade vous réserve quelques surprises : le parc Karl Marx, l’avenue Lénine, la rue Engels alternent avec les locales et plus classiques rue des Chambarans, avenue du Vercors, rue du Grand-Veymont, place des Écrins ou impasse de Chartreuse. Nombreuses sont les voies qui rendent hommage aux syndicalistes, résistants et membres du Parti communiste d’hier, Antoine Polotti, Yves Farge, Gabriel Péri, Marcel Cachin, Joliot-Curie, Paul Langevin, Paul Éluard, Louis Maisonnat, Jules Guesde ou Charles Michels. Aucun doute, ceux qui ont baptisé les voies étaient communistes. Fontaine est une rareté : depuis 1947, la ville est dirigée en continu par des maires communistes. Il y a moins de 150 communes dans ce cas en France, et probablement moins de 25 si l’on ne compte que les villes de plus de 20 000 habitants [3]. Le parallèle avec Montreuil se justifie, la ceinture rouge grenobloise (les trois plus grandes communes de l’agglomération après Grenoble : Saint-Martin-d’Hères, Échirolles, Fontaine) constituant l’un des rares bastions communistes hors de la région parisienne. On ne s’égarait pas.

Le communisme municipal

Au niveau national, le Parti communiste est en chute libre. Le « parti de la classe ouvrière » ayant laissé place au parti de Robert Hue, puis de Marie-Georges Buffet, puis de Pierre Laurent, personnalités plus séduisantes les unes que les autres, sur fond d’errance programmatique. Une dégringolade électorale. « En novembre 1946, le premier parti de France est le PCF : 5 488 288 voix et 28,6% des suffrages exprimés. (…) Pour l’élection présidentielle d’avril 2007 (…), le PCF a décidé de présenter sa secrétaire nationale, Marie-George Buffet. Le soir du 22 avril, le résultat est sans appel : la « numéro un » du PC obtient 707 268 voix sur le territoire métropolitain, elle est en septième position avec 1,9% des suffrages. » [4]. Ces chiffres, cette chute, c’est une vérité sans ambiguïté au niveau national. Pour les expliquer, je pourrais vous balancer des mots comme « chute du mur de Berlin » ou « désindustrialisation », « disparition de la conscience de classe », mais je préfère vous renvoyer vers les sociologues et politologues très sérieux qui pontifient dans les journaux très sérieux et profiter de cet espace de liberté pour vous livrer une information : à Fontaine, ce déclin est invisible. À Fontaine, le PCF ne décline pas. C’est à dire que le candidat communiste ne gagnera pas forcément les élections à la fin du mois (je ne suis pas devin), mais le Parti est loin d’être aux abois. Militants motivés, soutiens associatifs, énergie... L’équipe n’est même pas surprise de voir des jeunes pousser la porte de la permanence électorale ! La section de Fontaine, si elle a bien sûr connu des heures meilleures, est loin d’être une vieille machine. C’est d’ailleurs une section assez radicale, qui colle encore sur les panneaux les anciens logos du Parti, avec la faucille et le marteau : on ne lâche rien. Bien sûr, dans les meetings, les cheveux blancs dominent. Mais les militants sont nombreux et dynamiques. On sait qu’aux élections municipales, le PCF résiste mieux qu’aux élections nationales. Fontaine est une illustration parfaite de ce « communisme municipal » qui a fait la force du PCF.

En ordre de bataille

La campagne de la liste « Fontaine au cœur », c’est avant tout la campagne de l’équipe sortante. Jean-Paul Trovero, actuel premier adjoint, est le remplaçant de Yannick Boulard, maire depuis 1984, qui ne se représente pas. Il hérite, pour sa liste, d’une partie conséquente de l’équipe municipale actuelle. Si c’est clairement une liste de gauche soutenue par le PCF, c’est avant tout une liste fontainoise. Seule la moitié des 35 membres de la liste sont encartés dans un parti politique (neuf au PCF, huit au PS, deux au Parti de gauche), les autres étant des personnalités locales, des membres connus d’associations ou de simple citoyens se reconnaissant dans les valeurs de gauche et la gestion communale.
Bien sûr, le local de campagne de la liste est situé dans le local du PCF, le long des rails du tram, où les affiches sont scotchées au mur avec des autocollants du Parti et où traîne négligemment un livre de Karl Marx. Mais on préfère parler « des valeurs qui guident notre ville depuis la Libération : solidarité, progrès et justice sociale » [5]. En fait, la campagne de Jean-Paul Trovero est essentiellement la campagne d’une équipe au pouvoir cherchant à se faire réélire : les chargés de commissions préparant le programme sont les élus déjà en charge des dossiers à la mairie. Les communistes tiennent déjà la mairie et ça change tout pour leur campagne.

Les deux thèmes majeurs du programme (à mon sens) : intercommunalité et services publics. Intercommunalité : la liste s’oppose à la logique de métropolisation qui risque de faire perdre à la commune nombre de compétences, en les confiant à la Métro [6]. Le Plan local d’urbanisme, par exemple, deviendrait intercommunal. La mairie a des projets d’urbanisme importants : le projet Portes du Vercors (autour de l’actuel terminus du tram A) [7], ou l’éco-quartier Robespierre (rue des Buissonnées). Les décisions autour de ces projets ont lieu à l’échelle municipale. Demain ce sera peut-être à l’échelle métropolitaine. Services publics : la liste s’oppose à la logique d’austérité et de démantèlement des services publics (défense du statut des fonctionnaires territoriaux, revendication de la gratuité des transports en commun à l’échelle de la TAG). Évidemment, à la sauce communiste, « défendre les services publics » veut dire à la fois réclamer plus de facteurs et plus de policiers, alors qu’on peut difficilement confondre ceux dont le rôle est de distribuer le courrier et ceux dont le rôle est de faire la guerre aux pauvres.

En termes d’urbanisme en tout cas, il n’y a pas de remise en cause de la technopole construite par les élus grenoblois sous l’impulsion du CEA : on aura le transport par câble pour que les ingénieurs puissent habiter plus nombreux sur le Vercors, un cinéma multi-salles dans le cadre des Portes du Vercors, et une commune attractive. Vu l’enfer vert que sont en train de nous construire les oligarques grenoblois techno-fascinés à coup de Minatec et de Campus de l’Innovation, les prises de position communistes apparaissent au mieux sympathiques (moi aussi je suis pour la justice sociale), au pire complètement déconnectées (l’apparition d’une nouvelle classe sociale intellectuelle – ingénieurs, créatifs, fonctionnaires – aux intérêts différents de ceux du prolétariat et de la bourgeoisie semble leur avoir échappé).

Les socialistes voient rouge

Vous aimez la politique politicienne ? Welcome in Fontaine. Ici, situation explosive. Le PS, qui gouvernait la ville en alliance avec les communistes jusqu’en 2008, a voulu voler la mairie à Yannick Boulard lors des dernières élections. Ça a été serré : le maire sortant n’a été réélu qu’à 85 voix d’avance sur le candidat socialiste Laurent Thoviste (lors d’une triangulaire avec le droite). Depuis, celui-ci aiguise ses dents longues dans l’opposition, ne manquant pas une occasion lors des conseils municipaux ou des tribunes dans le journal municipal pour brocarder les faits et gestes de la municipalité. Le maire parle de l’intercommunalité ? Il a tort. Il organise des réunions avec les habitants ? Il a tort. Il agit ? Il a tort. Il n’agit pas ? Il a tort. Rarement la mauvaise foi aura trouvé une incarnation terrestre plus cohérente qu’en la personne de Laurent Thoviste. Excusez-le : c’est probablement sa soif de pouvoir qui le pousse à tant s’emballer face à chaque mouvement de sourcil du maire. Technocrate-type, ambitieux, gestionnaire, Laurent Thoviste est un modèle de socialisme à la sauce XXIème siècle, DSK-Hollande-Royal-Aubry, à en rendre sympathique les communistes.

Politique politicienne toujours, les ambitions démesurées de Laurent Thoviste ont réussi à couper le Parti socialiste en deux. Et c’est ainsi que depuis cinq ans siègent au conseil municipal deux groupes socialistes. D’un côté le groupe des élus socialistes « Fontaine unie » (sept élus, dans la majorité), de l’autre le groupe « Socialiste – Fontaine Innovante, solidaire et citoyenne » (sept élus, dans l’opposition). Et pour l’élection qui nous concerne, rebelote. Dans la liste de Jean-Paul Trovero, on trouve sept socialistes. En face, on trouve une liste socialiste. Pour parfaire le tableau, le socialiste Alain Grasset (actuel membre de la majorité, adjoint au sport, au développement de la vie associative, à la politique de la Ville, à la voirie, aux espaces publics et au nettoyage) a décidé de faire cavalier seul et de présenter une liste pour voler des voix à Laurent Thoviste comme à Jean-Paul Trovero (et négocier au deuxième tour le report de « ses » électeurs à la liste en tête).
Donc, avis à ceux d’entre vous qui seraient tentés de monter un parti politique afin de conquérir le pouvoir : le meilleur moyen, en toute logique, consisterait à disperser des membres du parti dans toutes les listes concurrentes. Par exemple, une élection où s’affronteraient les listes « communistes et socialistes unis », « socialistes et nouveau centre pour l’innovation sociale », « citoyens unis pour une ville socialiste », « droite des valeurs et socialisme » et « socialistes réunis autour d’un homme providentiel » verrait nécessairement la victoire d’une liste socialiste. Mais à Fontaine, on ne trouve nulle trace de socialistes dans les autres listes concurrentes [8]. Trois sur sept, c’est déjà pas mal.
L’ambiance de la campagne est donc bien chaude, avec en février une bagarre nocturne entre colleurs d’affiches socialistes et communistes. Le lendemain, communiqués de presse, puis discussion entre leaders, et finalement apaisement. Les communiqués de presse vengeurs qui avaient été envoyés au Daubé ont été annulés et tout le monde a juré que la campagne se passerait sereinement. L’UMP a profité de l’embrouille pour publier à son tour un communiqué dénonçant l’insécurité qui régnait autour de la campagne.

L’heure du scoop

Vous êtes peut-être déçus. Vous vous attendiez à une infiltration haute en couleur, avec maquillage, mensonges, caméra cachée. Petites phrases et révélations fracassantes. En fait, vous venez de lire un article qui ressemble à un article de la presse nationale. Et en même temps vous avez beau habiter juste à côté, vous ne connaissiez pas Fontaine, donc vous avez appris des choses. Surtout, l’heure est venue de lâcher le scoop. Voici, en avant-première, le résultat des élections.
Oh, bien sûr, je ne parle pas du résultat des prochaines élections. J’ai mieux. Car si vous avez bien suivi le portrait de cette commune ouvrière en mutation, dans les rues de laquelle rôde un jeune loup technocrate à la recherche d’un fauteuil de maire à ronger, vous avez dû comprendre que ce jeune loup n’est pas solitaire. La technocratie a un électorat : elle séduit les techniciens. Et peut-être le scénario montreuillois est-il en train de se rejouer chez nous. Les ingénieurs, attirés par le « charme » (et les prix) de la banlieue rouge, courtisés par la mairie communiste, peuvent largement peser dans la bataille électorale. Laurent Thoviste interprétera-t-il à Fontaine le rôle de Dominique Voynet ? Ce mois-ci ? Dans six ans ?
Vous lisez le seul journal qui donne les résultats des élections six ans à l’avance.

Les autres partis ?

Au départ, une idée : pour traiter des élections municipales, infiltrer les partis politiques. Il y a six mois, on était très enthousiastes et on imaginait aller partout. On a proposé à des amis, untel pouvait pas parce qu’il connaissait trop de gens là-bas, unetelle a refusé parce qu’elle n’aimait pas mentir, machin a essayé mais s’est arrêté parce que sa carrière professionnelle était plus importante que notre feuille de chou et truc, finalement avait piscine. Bref, le résultat n’est pas tout-à-fait à la hauteur de nos espérances et rappelle qu’au Postillon, on est avant tout une bande d’amateurs. Mais trois courageux apprentis militants ont rendu leurs copies : un missionné pour le PS à Grenoble, un mandaté pour le FN à Échirolles et un envoyé spécial au Parti communiste fontainois. Chacun l’a traité à sa manière, en fonction de son emploi du temps, avec sa subjectivité, et les aléas du reportage.
Bien évidemment, on aurait aussi aimé raconter comment ça se passait du côté des écologistes et des partidegauchistes, de l’UMP et des centristes de droite, de De Longevialle et des centristes du centre, des listes « société civiles » et autres « indépendants ». Si des militants déçus veulent nous raconter, nos oreilles sont grandes ouvertes. Sinon tant pis, ce sera peut-être pour 2020.

Notes

[1Meeting électoral du 15 janvier 2014.

[2Voir Anaïs Collet, « Montreuil, ‘‘le 21ème arrondissement de Paris’’ ? » dans Actes de la recherche en sciences sociales, décembre 2012.

[3L’archipel communiste, une histoire électorale du PCF, Roger Martelli, Éditions sociales, 2008.

[4Idem.

[5Tract de campagne.

[6Voir le dossier du Postillon n°22.

[7Voir le dossier du Postillon n°21.

[8Les plus fameuses étant celles de droite et d’extrême droite. Il y a également une liste « sans étiquette », ainsi qu’une liste EELV qui devait être unie avec Alain Grasset mais ça n’a pas marché.