Des fois, les commentaires politiques les plus intéressants proviennent de là où on ne les attend pas. Jean-Michel Larqué, le plus célèbre des commentateurs de football, vient de faire à propos de l’origine du GF 38, l’analyse la plus clairvoyante que l’on ait entendue ces dernières années. Ça se passe dans le Mag2Lyon de février 2011. « Question : Comment expliquer l’évolution du GF38 ? Jean-Michel Larqué : Pour moi c’est un énorme gâchis. Quand on évoque ce club, j’ai tout de suite une pensée pour le docteur Paul Elkaim que j’ai bien connu et qui est maintenant décédé. Il était président du club de Norcap. Un très bon club amateur qui jouait un rôle social évident dans cette ville. Un endroit où les jeunes venaient même faire leurs devoirs. Mais en 1997, tout a basculé quand le maire de Grenoble, Michel Destot, est allé le voir pour lui dire que l’autre club de la ville, l’Olympique Grenoble Isère, manquait de moyens et allait disparaître. Il a donc demandé à ce que les deux clubs fusionnent. Q : Et Paul Elkaim a accepté ? JML : On ne lui a pas laissé le choix ! Il était contre cette fusion car pour lui, le football avait avant tout un rôle social et pas un rôle promotionnel pour une ville. Mais s’il n’acceptait pas, on lui enlevait toutes ses subventions. En lui faisant clairement comprendre que ce serait beaucoup plus difficile pour lui et son club. Il a donc accepté sous la contrainte. Il a même été président de ce club. Mais il a vite été mal à l’aise quand la ville lui a annoncé qu’elle voulait faire du GF38 un club professionnel. Et il est parti. Q : Cette fusion a changé quoi ? Le problème, c’est que la ville a cru pouvoir faire un club plus fort en fusionnant ces deux entités. Avec deux fois plus de licenciés, deux fois plus de spectateurs... Mais au final, Norcap a souffert de cette fusion. Alors que c’était sûrement le plus important des deux clubs. Quelques joueurs ont réussi à intégrer le GF38, mais ils se retrouvaient majoritairement en équipe B. Bref, cette fusion, c’était une fausse bonne idée surtout quand on voit où ils en sont aujourd’hui. (…) »
Le Postillon ?
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