Clinatec, la clinique expérimentale du cerveau du CEA (Commissariat à l’énergie atomique) de Grenoble, commence un peu à communiquer. On a ainsi appris récemment par une brève de l’AFP que Clinatec avait « obtenu cet été l’accord de l’Agence nationale de sécurité du médicament pour procéder à ses premiers essais sur l’homme après environ cinq ans de recherche ». Si les premiers « patients volontaires » arriveront dans la clinique début 2013 pour recevoir des nano-implants dans le crâne, ce travail sur « l’interface cerveau-machine » commence à inquiéter de plus en plus de monde, comme l’Union syndicale de la psychiatrie : « Clinatec constitue manifestement un pas de plus dans une fuite en avant techno-scientiste qui n’a d’autre finalité que de contrôler les populations, en réduisant l’homme à son cerveau, à son comportement, à son utilité, à sa docilité ». En tout cas, même l’AFP n’a pas réussi à savoir grand chose sur la réalité des travaux menés là-bas. Après avoir insisté sur « l’allure austère et à l’accès ultra-sécurisé » du bâtiment, le journaliste a raconté que pour « l’étage du bâtiment » qui abrite « les essais sur des singes et des cochons », « l’accès a été refusé à l’AFP », ce qui laisse augurer de la transparence des recherches menées ici. Le Postillon a donc demandé par mail (le seul contact disponible est le mail du directeur) de faire une visite, mais n’a pas pas reçu de réponse. Un dysfonctionnement certainement dû à quelques troubles cérébraux des promoteurs de Clinatec.
À lire : Frédéric Gaillard et Pièces &Main d’œuvre, L’industrie de la contrainte, L’Échappée, 2011 et Clinatec : cette discrète clinique où on implante des nanos dans le cerveau sur le site bastamag.net.