Accueil > Été 2021 / N°61

La noix connectée

BeFC, le papier connecté

Pour Présences (31/05/2021), c’est une des entreprises symboles du « renouveau industriel en région grenobloise ». BeFC devrait produire ses premières « biopiles  » dans la cuvette d’ici 2022. Qu’est-ce que c’est, des biopiles ? Selon la communication, ce sont des « systèmes de cellules à biocarburants écologiques ultra-minces, flexibles et miniatures à base de papier  ». En gros ce sont des piles en papier (donc «  entièrement compostables  ») qui produiraient de l’électricité «  à base de sucre et d’oxygène  », ce qui représenterait « une méthode durable et écologique de production d’énergie  ». Bon, pourquoi pas ? Plutôt que d’extraire du lithium à l’autre bout du monde, autant exploiter les betteraves picardes. Les débouchés visés sont par contre aussi toxiques qu’une mine de métaux rares. Les piles peuvent être bien utiles pour de simples objets du quotidien comme une lampe de poche ou une montre, mais ces « biopiles  », pas assez puissantes pour ce genre d’objet, vont plutôt alimenter un tas de merdes qui n’existent pas encore. Selon l’Usine digitale (24/07/2021), les produits de BeFC pourraient servir pour l’internet des objets, le «  smart-packaging  » (emballage intelligent) ou même des « dispositifs électroniques jetables  ». En gros, un objet « bio  » pour des applications dégueulasses, grandes consommatrices d’énergie et à courte durée de vie, qui elles ne se contentent pas de papier et de sucre pour fonctionner. D’ailleurs l’Usine digitale précise bien que cette application intéresse «  de grands groupes souhaitant réduire leur impact et se positionner en tant qu’acteurs écoresponsables  ». Bref, un nano-détail qui va donner bonne conscience à des gros pollueurs – encore une fois, rien de nouveau sous le soleil grenoblois. Le papier, produit de première nécessité lui, n’est plus fabriqué dans la cuvette depuis la fermeture des papeteries de Lancey et de Voreppe. Leur réouverture n’est pas à l’ordre du jour du « renouveau industriel  » grenoblois, qui préfère produire des choses qui ne servent à rien.