En décembre 2018, en plein mouvement des gilets jaunes, Piolle faisait un vibrant plaidoyer pour le RIC (référendum d’initiative citoyenne) sur Youtube. Extraits : « Ici à Grenoble, les habitants peuvent voter pour mettre un véto sur une proposition délibérée par les élus. Cette initiative forte (...) a été torpillée par le gouvernement Valls et le gouvernement soi-disant du nouveau monde de Macron a repris cette attaque : nous avons été attaqués au tribunal, nous avons perdu. Si ces initiatives du territoire, cette démocratie à laquelle on doit s’entraîner, si tout cela est attaqué et balayé, il ne faut pas s’étonner que la colère éclate, quand on met un couvercle sur la colère du peuple, cela rejaillit en colère forte. L’État recule aujourd’hui, les villes un peu partout prennent de l’avance, elles inventent de nouveaux moyens démocratiques. (…) Ici à Grenoble, nous prenons un temps d’avance. »
Faites ce que je dis, pas ce que je fais : épisode 38 pour le maire de Grenoble. Du 14 au 20 octobre prochain, les opposants aux démolitions de logements sociaux à la Villeneuve organisent un RIC « pour ou contre la démolition des logements sociaux ». Une initiative originale qui mériterait d’être soutenue par tous ceux prétendant soutenir les « expérimentations démocratiques ». Et pourtant la mairie a refusé de « fournir une aide matérielle et humaine pour la bonne tenue de ce RIC et de participer à son contrôle ». La raison principale invoquée est la volonté de ne pas « remettre en question les avancées de la Convention Anru », c’est-à-dire l’impossibilité de « mettre un véto sur une proposition délibérée par les élus », comme proclamé dans la vidéo. Interpellé à ce sujet au conseil municipal du 23 septembre par le dissident Guy Tusher, Piolle a pu étaler toute sa mauvaise foi en dénonçant les « fake news » du collectif et en arguant que cette « initiative ne contribue pas à vivifier notre démocratie. C’est ajouter de la défiance à la défiance et c’est au final discréditer le RIC ». Eh oui, c’est comme le gruyère : plus y’en a et plus y’a de trous, plus y’a de trous et moins y’a de gruyère, donc plus y’a gruyère et moins y’a de gruyère.