Accueil > Été 2011 / N°11

Courrier des lecteurs

Le chargé de com’ de Carignon nous écrit

Suite à notre article «  Carignon est encore dans la cuvette  », publié dans Le Postillon n° 9 (mars 2011), Michel Tavelle nous a écrit une lettre le 30 avril. Nous la retranscrivons ci-après dans sa totalité et nous permettons quelques commentaires :
« Un ami vient de me remettre votre numéro de mars 2011 de votre journal. Votre idée d’un journal qui remet en cause la presse en général et plus particulièrement la presse locale peut paraître séduisante. Hélas, vous ne tenez pas vos promesses, votre biographie d’Alain Carignon est loin d’être satisfaisante. Il ne s’agit que d’un ramassis de ragots ou de copier/coller souvent faux colportés par la presse que vous voulez dénoncer. Je connais bien Alain Carignon (1) et quand vous parlez de son riad à Marrakech, vous êtes pitoyables. Une modeste maison loin de Marrakech n’est pas un riad (2). Le plus drôle dans votre démarche est que vous tombez vous-même dans le piège que vous dénoncez. Chacun sait que titrer sur Carignon fait vendre à Grenoble. J’espère que vous avez bien vendu. (3)

Quand on prétend laver plus blanc que blanc, est-il nécessaire de tomber dans la vulgarité de votre chapeau de la page 4 (4) ? Si vous voulez en savoir un peu plus sur Alain Carignon, je vous propose la lecture de mon livre Mais qu’a donc fait Alain Carignon ? (5). Je terminerai en vous proposant un changement de titre de votre magazine : Le crachat. Mais attention, pour l’instant, vous crachez en l’air, et regardez, ces crachats vous retombent dessus. (6)
PS : Et puis aller s’en prendre à sa vieille maman. Quelle inélégance ! (7) »

(1) Effectivement, Michel Tavelle connaît bien Alain Carignon. Très bien même. Il fut son fidèle chargé de communication, tant dans la période où Carignon était au pouvoir (1983 - 1995) que dans celle où il a tenté d’être réélu localement (2002 - 2007). Aussi faut-il prendre cette lettre comme la réponse d’Alain Carignon à notre article.
(2) On veut une adresse ! Des photos !
(3) Ça va, merci, quoi qu’on n’ait pas non plus pété les scores (1310 exemplaires vendus pour le n° 9). En fait, lors des ventes, nous avons été étonnés par le nombre de personnes véritablement effrayées par la vision de la photo d’Alain Carignon. Genre «  le retour d’un vieux cauchemar  ». Beaucoup ont même cru que nous le soutenions et ont vite tourné la tête, sourds à nos dénégations. Aujourd’hui, mon brave m’sieur, Carignon est un peu has been. C’est DSK qui fait vendre. Malheureusement, il n’est pas grenoblois.
(4) Vous devez confondre avec Mir Laine. Nous n’avons jamais prétendu «  laver plus blanc que blanc  », le seul slogan débile à notre actif étant «  couvrir de glaires ceux qui veulent se couvrir de gloire  ». Pour le coup, l’article sur Carignon correspond assez bien.
(5) Voilà en fait peut-être la véritable raison de ce courrier : Michel Tavelle a été vexé qu’on ne cite pas son livre. Toutes nos excuses. Pour la petite histoire, qu’il sache que nous avions prévu d’en parler mais que nous avions retiré ce passage par manque de place. Le voici : «  1999 : Alain Carignon fait rédiger par son fidèle chargé de communication un livre censé le réhabiliter. Mais qu’a donc fait Alain Carignon ? Il y développe sa subtile ligne de défense ‘’oui j’ai un peu fauté, comme tous les autres élus, mais un complot magistrato-gauchiste s’est acharné sur moi sans raison’’. Hélas, la manœuvre est un peu grossière et le livre ne rencontre pas le succès escompté ».
(6) Nous restons bouche bée face à cette vanne ultime.
(7) Nous n’avons rien fait à sa vieille maman, juré, craché. Nous avons juste cité un article du Canard enchaîné, qui l’avait très gentiment interrogée, de manière tout-à-fait «  élégante  ».
(8)

Rectificatif

Suite à une brève du dernier numéro, où nous proposions de loger les demandeurs d’asile dans les grands lieux vides de l’agglomération, comme l’Institut de Géographie alpine (IGA) ou l’Institut Dolomieu – tous deux situés sur les pentes de la Bastille -, un lecteur attentif nous précise : «  Si l’IGA est bien vide et inutilisé depuis quelques temps, l’Institut Dolomieu est encore occupé (notamment par des collections minéralogiques et nombre d’archives). Il doit être fermé définitivement d’ici l’été, mais il reste encore beaucoup de travail à y faire avant de pouvoir livrer des locaux vides. Lézardés, fissurés, en affaissement, je me doute bien que quelques prétextes de normes de sécurité feront que ces bâtiments ne seront jamais mis à disposition d’une quelconque initiative de logement d’urgence ». O.L.

Plus bête la vie

Une lectrice nous a fait parvenir une lettre qu’elle a adressée à Michel Destot à propos du projet de série à la Villeneuve. Voici un extrait : «  Ayant lu votre commentaire acide sur les réserves justifiées de certains habitants de l’Arlequin (dont moi, contactée à mon domicile pour la série télévisée dont j’ignore qui paiera le coût), je m’inquiète de cette ironie douteuse quant à son esprit lorsque la télévision, outil de masse, est préférée comme réponse au président qui abuse des médias pour sa propagande démagogique à la Berlusconi, à l’expression des habitants au travers d’ateliers d’écriture pour tous en vue d’un livre par le biais duquel tous les âges et toutes les origines trouveraient à s’exprimer ; où les dessins des enfants pourraient aussi enrichir le texte et valoriser le travail des réseaux de bibliothèques dont les moyens, hélas, se réduisent au lieu d’être augmentés pour encourager une civilisation de l’effort et non de la facilité que partout l’on prône. Et ceci s’exprime entre autres par les politiques déplorables envers l’éducation scolaire, artistique et civique à tous les niveaux. Quand un pays et ses représentants élus manquent d’ambition intellectuelle, ils nivellent par le bas sur tous les plans et tous les acteurs qui se rendent complices de ce nivellement doivent se sentir responsables des entorses dangereuses à la démocratie qui nécessitent une éducation et non des flatteries (la démagogie)  ». T.B.

«  Virez moi tous ces cafards  !  »

Témoignage d’une lectrice : «  Au 1 rue des Lilas à St Martin d’Hères, le syndic de l’immeuble (AGIL immobilier), et ses occupants ne tergiversent pas sur les principes de la vie en communauté.
Au début du printemps 2010, je découvre avec horreur l’intrusion de nouveaux arrivants. L’immeuble est infesté de cafards ! Ils grouillent dans notre cave, se prélassent dans notre cour, remontent le long des canalisations, et squattent notre salle de bains ! Au vu de cette immigration douteuse, comme bonne citoyenne, je décide de les dénoncer au syndic. Mais Super Syndic se moque pas mal des cas sociaux qui se plaignent de cohabiter avec les cafards, puisque de toute manière, ils habitent un immeuble pourri, et personne ne les a forcés à vivre ici. Avec mon grand entêtement, je me rends plusieurs fois dans ce beau bureau immobilier pour me plaindre. La choucroute en tailleur à l’accueil dégouline de mépris lorsque je lui annonce que je vais revenir avec un pot rempli de mes convives à antennes. (…) Ce n’est qu’au bout d’un mois (un mois  !) que j’obtiens la visite d’un tueur de cafards qui pose divers appâts dans l’immeuble.
Quelques jours passent. Le 16 juin, à 8h, la police arrive sur la rue Gabriel Péri, juste en face de chez moi pour déloger les Roms du squat d’en face (l’ancienne station service Total). Il pleut. (...) Toutes les affaires sont étalées sur le trottoir, les matelas, les habits s’imprègnent d’eau. Vu l’urgence, je propose d’entreposer les affaires dans la cave commune de mon immeuble. (...) Je laisse un mot à l’entrée de l’immeuble expliquant les faits et prenant l’entière responsabilité de mes actes, en précisant que les affaires qui cohabitent avec les cafards dans la cave (que j’espère morts) ne sont là que pour une courte durée.
L’élan de solidarité des occupants que j’avais tant espéré pour virer les cafards, vit finalement le jour avec les Roms. Je reçois dans ma boîte aux lettres plusieurs mots plus racistes les uns que les autres, témoignant d’un large consensus de tout l’immeuble.
«  Vous ne pouvez pas prendre une telle responsabilité  »
«  Vous donnez la clé de l’immeuble à des voleurs  »
Toujours dans cet élan communautaire, deux jours après (deux jours  !), le syndic me contacte avec la menace suivante  : « Suite à une décision de l’assemblée générale vous ferez l’objet d’une facturation pour l’évacuation du matériel entreposé dans la cave commune  ».
Je me vois ainsi contrainte de payer les services d’un déménageur qui va enlever les affaires des Roms pour les jeter à la poubelle… Heureusement, quatre jours après cette intrusion, nos amis les voleurs sont venus récupérer leurs affaires en laissant dans ma boîte aux lettres la clé avec un mot de remerciement. Les cafards sont toujours là, le syndic n’a pas donné suite.
Cafards, pas grave, Roms, faut pas exagérer !  »M.A.