« Comme vous ne le savez certainement pas, l’usine chimique située dans la banlieue proche de Grenoble, qui s’appelait alors “Progil” (contraction de Produits Gillet), dans les années 60/70, a fabriqué un produit appelé “agent orange”. C’était des chlorophénols (le 2.4 D et le 2.4.5 T), d’efficaces défoliants.
Progil s’insérait dans la palette des façonniers pour le compte d’une société chimique étasunienne qui n’arrivait pas à produire en quantité suffisante ce fameux “agent orange”.
La demande de l’armée étasunienne était considérable, elle voulait détruire la végétation luxuriante qui abritait des maquisards vietnamiens au “Sud-Vietnam” car le gouvernement étasunien d’alors y soutenait non seulement financièrement mais aussi militairement un gouvernement à sa solde dans ce “Sud-Vietnam”. Un atelier de fabrication fut même construit spécialement sur le site pontois (il faut croire que “ce marché” rapportait beaucoup d’argent car un tel atelier est fort coûteux).
Au début, les cargaisons avaient pour destination la Shell à Cholon via un port français et par la suite en raison d’une contestation internationale qui s’était levée, les envois transitaient par Rotterdam aux Pays-Bas. Nous n’avons malheureusement pas pu réunir suffisamment de pièces à charge pour que les responsables de cette société chimique française soient aussi sur le banc des accusés au procès qui aura lieu à Ivry en janvier 2021 intenté par une franco-vietnamienne, Mme Tran To Nga, contre les firmes étasuniennes ayant fabriqué l’agent orange. »