Montagnes Magazine organisait une table ronde mercredi 3 février à la Maison du tourisme, après les deux accidents de chasse mortels de l’automne (en Belledonne et en Savoie). Présentes : Mountain Wilderness, l’Office national des forêts, la Fédération des Clubs alpins et de montagne, Action nature rewilding France… ainsi qu’un public assez nombreux de montagnards, écologistes, et même un élu de la Ville de Grenoble, pour « dépasser le débat anti-chasse/pro-chasse afin de dégager des pistes pour améliorer la cohabitation sur le terrain entre chasseurs et non chasseurs. » Absente remarquée : la Fédération départementale des chasseurs de l’Isère, dont le président s’étonnait pourtant en septembre dans Le Daubé que les randonneurs aient peur des balles (juste avant le décès, par balle, d’un randonneur sur une piste archi-fréquentée de Freydières, en Belledonne). Dans la salle tout de même, au moins trois chasseurs plutôt jeunes, présidents de leurs ACCA (association communale de chasse agréée) respectives. Ils tiennent à donner des gages de bonne pratique et dénoncent les clichés du chasseur alcoolisé. « La politique de la chaise vide, c’est jamais une bonne chose », déplore Fabrice au sujet de l’absence de la Fédération.
Seul représentant, sur scène, des chasseurs : Antoine Berton, rédacteur en chef du Chasseur français (130 ans de parution), qui a fait le déplacement depuis la Sologne. Contraint de quitter la salle avant la fin des questions du public, l’homme joue finement son départ en s’adressant au père du coureur abattu en Savoie le 5 décembre. « Je vais demander un peu de silence. Pour votre fils, monsieur. Et pour tous les autres. » La salle se recueille, émue ou estomaquée. Antoine Berton s’éclipse, appelé par ses mystérieuses obligations. Peu après il est aperçu dans un restaurant, dévorant une fondue juste avant la fermeture. C’est toujours ça que les écolos n’auront pas.
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