Accueil > Eté 2017 / N°41

La noix connectée : la Love box

116 ans après la création du concours Lépine, le fameux concours français d’inventions, Le Postillon lance son propre challenge, dénommé le concours de la noix connectée. À chaque numéro, nous honorerons l’innovation grenobloise la plus stupide du moment, celle qui pique le bon sens et la décence ordinaire. Les postulants étant chaque jour plus nombreux, la sélection d’un seul lauréat est un combat acharné ; aussi réclamerons-nous votre indulgence.

La Love box

Pour cette première édition, le jury du journal a élu avec amour et à l’unanimité la Love Box. Dans cette « boîte en bois connectée au wifi », il y a un écran LCD, où s’affichent des mots d’amour potentiellement envoyés par un amoureux qui aurait téléchargé l’application adéquate sur son smartphone. « Ici il est écrit “you are amazing hastag love” » s’émerveille la boss Marie Poule sur France Inter (4/06/2017). C’est tellement mignon que sur la boîte il y a aussi un cœur qui tourne quand un nouveau message arrive et jusqu’à ce qu’il soit lu. Bref, par rapport à un SMS, ça n’apporte rien à part un cœur qui tourne, mais ça permet quand même de dépenser 95 euros pour subventionner cette start-up grenobloise, dont les premiers pas se sont déroulés à la Casemate et qui est parvenue à briller au fameux CES, le salon des objets connectés de Las Vegas. Marie Poule évoque sur France Inter le système d’assistanat aux start-ups à base d’argent public mis en place dans la région et dénoncé dans notre dernier numéro : « La banque publique d’investissement est très dynamique à Grenoble. Quand je parle avec des Parisiens ils me disent ’’ah mais t’arrives à avoir des entretiens avec eux, des rendez-vous avec eux nous on y arrive pas’’ ». Et un torrent d’articles (« La boîte à amour connecté », « L’amour avec un grand @ ») de célébrer l’innovation créée par Julien et Marie, qui se sont donné pour « mission de répandre sur le monde des objets connectés qui créent du #bonheur... ». Ce gadget bien moins romantique qu’une banale carte postale cherche officiellement « à donner une direction sensible et généreuse à l’usage de la technologie. » Face au déferlement des objets connectés, la seule « direction sensible et généreuse » pour Le Postillon est évidemment la déconnexion.