Jusqu’à sa réélection en 2020, tout réussissait au maire de Grenoble. Depuis, la carrière d’Éric Piolle semble être une chute sans fin. Après avoir échoué à placer un de ses proches à la tête de la Métropole, il s’est ramassé à la primaire des Verts pour la présidentielle de 2022, finissant quatrième sur cinq. Pendant son second mandat, alors que de nombreux élus ont quitté avec fracas le navire de la majorité municipale, il en a été réduit à multiplier les petites phrases polémiques pour parvenir à passer dans les médias nationaux. La révélation de l’affaire où il est mis en cause pour « concussion » et « recel de délit » par son ancien collaborateur Enzo Lesourt a fini de le griller, jusque dans son propre parti. Après avoir bataillé pendant des mois pour devenir porte-parole national des Écologistes, il en a finalement été suspendu mi-septembre. La désignation de sa successeuse a tourné au fiasco, son ancienne fidèle adjointe Lucille Lheureux l’accusant de « sexisme », de « pressions » et d’« intimidations », Piolle lui ayant ordonné de retirer sa candidature en la menaçant de révéler des arrangements financiers dont elle aurait bénéficié. Bref, tout part à vau-l’eau… ce qui nous fait revenir à onze ans en arrière, quand on avait révélé l’affaire « Raise Partner », la société œuvrant à l’optimisation fiscale cofondée par Piolle. À l’époque, aucun de ses soutiens de la gauche rouge-vert n’avait moufté sur ce scandale complètement « assumé » par Piolle, ce qui est pour nous son « pêché originel » (Le Postillon n°53). Un Vert plein, on le vide. Mais comme ce Vert là a toujours été vide, on ne le plaint pas.
Toujours en vente, notre livre Le vide à moitié vert, La gauche rouge-verte au pouvoir : le cas de Grenoble (Le Monde à l’envers, 2021)

