« Je fais suite aux articles de presse faisant état de deux signalements successifs au Procureur de la République ayant le même objet : le premier, au printemps 2022, par un élu de la majorité, et le second, mi-septembre, par mon ancien chef de cabinet, licencié quelques jours auparavant pour rupture de confiance au regard de son insuffisance professionnelle (avec une indemnité de licenciement) [1], mettant en cause l’usage du véhicule qui m’est attribué en tant que président de la Métropole.
(…) L’attribution et l’usage que j’aurais fait du véhicule mis à ma disposition par la Métropole auraient été systématiquement abusifs depuis 2014 du fait d’utilisations en dehors du cadre d’un véhicule de service. Il convient de rappeler que, pour faire face aux nombreux déplacements et aux contraintes qu’impliquent l’exercice d’un mandat tel que Président d’une Métropole, le code général des collectivités territoriales autorise la mise à disposition d’un véhicule aux élus, de même qu’il l’autorise pour les agents des collectivités territoriales pour des nécessités de service.
Mes prédécesseurs à la tête de Grenoble Alpes Métropole en bénéficiaient, comme c’est le cas pour tous les maires des grandes villes, présidents d’intercommunalité, de Départements et de Régions [2].
Le code général des collectivités territoriales ne précise pas si le véhicule mis à disposition des élus peut être utilisé uniquement pour des trajets professionnels (véhicules de service), ou si, compte tenu des contraintes de disponibilité des élus en dehors des horaires de bureau, il peut être remisé au domicile des élus entre deux trajets professionnels (véhicule de fonction) comme c’est le cas pour certains agents de collectivité.
Le Vice-Président aux finances de l’époque, qui avait également interrogé l’administration sur la nature de ce véhicule, s’était aussi vu répondre, par écrit en date du 8 octobre 2014, qu’il s’agissait d’un véhicule de fonction.
C’était l’évidence pour tout le monde. [3]
Ce n’est que récemment, par une réponse ministérielle de mai 2021, que le ministre de l’Intérieur a considéré expressément qu’il ne pouvait s’agir que d’un véhicule de service et non de fonction.
(…) N’ayant été alerté par conséquent que depuis peu sur les incertitudes quant à la légalité du bénéfice d’un véhicule de fonction [4], j’ai pris la décision de ne plus le remiser à mon domicile depuis plusieurs mois et d’utiliser exclusivement mes propres moyens de locomotion pour mes déplacements personnels [5]. Et ce, malgré les contraintes particulières qui pèsent sur moi, en jonglant avec les rendez-vous dans le cadre de mes fonctions de Maire, professeur d’Université et président de la Métropole, représentant de l’ordre de 60 à 70 heures par semaine environ, parfois plus [6].
Alors oui, rétrospectivement, j’ai donc commis, sans caractère intentionnel, des erreurs par le passé avec des déplacements personnels avec la voiture de la collectivité, mais par méconnaissance du cadre légal, de ma part, mais également de mes plus proches collaborateurs, au Cabinet, à la Direction Générale et au sein de l’administration métropolitaine. Des erreurs intentionnelles ? Aucunement. J’affirme avec force avoir agi en toute sincérité et de bonne foi [7].
Alerté récemment sur cette situation, j’ai ainsi demandé à ce qu’un inventaire soit réalisé pour régulariser, sans délai, tout ce que je dois payer. Cette régularisation est en cours [8].
Pour l’avenir, j’ai demandé à l’Agence Française Anticorruption d’accompagner la Métropole [9] dans une opération de transparence totale sur le statut des élus et les moyens qui leur sont alloués, notamment par l’élaboration d’une charte déontologique de bonnes pratiques ayant vocation à être soumise et signée par les élus (…).
Que la presse se rassure donc : Grenoble Alpes Métropole et ses élus sont très strictement et régulièrement contrôlés. Il n’y a pas de privilège mais des responsabilités et des sujétions supplémentaires pour son Président et ses élus. Et la volonté de faire toujours mieux [10].
En se faisant complaisamment l’écho de dénonciateurs intéressés, peut-être en lien d’ailleurs, certaines rédactions auraient dû s’interroger sur les manipulations politiques que leur article véhicule [11]. Tout ceci ressemble à de la colère, de la vengeance et à un règlement de comptes politicien savamment préparé depuis des mois et orchestré sur la place publique.
Si j’assume ces erreurs, je plaide la bonne foi. Je ne suis pas un voleur [12].
Et je me réserve la possibilité de porter plainte à l’encontre de certaines rédactions pour diffamation, et pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de mon ancien chef de cabinet [13]. »