S’il fallait dresser une liste des métiers inutiles et néfastes à la fois, les communicants seraient en bonne place. Démonstration récente : la ville de Grenoble vient de payer l’agence de communication lyonnaise « Esprit Public » afin qu’elle trouve une nouvelle « marque » pour l’offre touristique grenobloise. Le résultat, pour une facture qu’on imagine salée, est le nom « PlayGrenoble® », créé pour donner une identité à la ville sur l’image de « OnlyLyon ». Hum. Le pire c’est que certains défendent avec enthousiasme cette « innovation » comme le site internet « actumontagne », où doivent se cacher un ou deux salariés de la ville : « Cette accroche colle plutôt bien à l’image de ville jeune, dynamique, sportive et internationale que cultive Grenoble (...). La langue de Shakespeare apporte aussi un côté ‘‘ cool ’’ bien dans l’air du temps, qui rendra sûrement la destination sympathique auprès des touristes de moins de 50 ans. A vocation touristique pour l’instant, cette marque pourrait s’étendre à d’autres secteurs, et en particulier à celui de l’économie, où elle fonctionnera aussi bien, incitant les investisseurs potentiels, français ou étrangers, à miser sur la 12e agglomération de France pour leurs projets de développement. T-shirts, sacs, stylos et autres plaquettes publicitaires vont permettre la diffusion de cette nouvelle marque sur la place publique ».
La ville est prête à n’importe quoi pour se vendre, que ce soit aux touristes ou aux investisseurs, qui souvent sont d’ailleurs les mêmes personnes, « cool » et « dans l’air du temps ». On attend qu’Alain Pilaud, adjoint à l’animation, se fasse tatouer un « PlayGrenoble® » sur son gros front ou que Geneviève Fioraso, adjointe à l’économie, porte cette inscription sur sa chemisette.