Un objet mis en avant par les autorités peut raconter beaucoup de choses. À Béziers, le maire d’extrême-droite a fait afficher des gros flingues dans des sucettes Decaux pour annoncer que sa police municipale était armée. A Grenoble, le SMTC (syndicat mixte des transports en commun) vient d’afficher des gros téléphones portables sur ses trams ou arrêts de bus pour annoncer qu’on pouvait maintenant payer avec son smartphone. Il suffit de télécharger une application, de biper à chaque fois et les voyages effectués seront débités en fin de mois avec « des avantages non négligeables : chaque voyage coûte 1,34 € au lieu de 1,50 € (ou 2 € lorsqu’il est acheté à l’intérieur du bus), on ne paie que lorsque l’on voyage (il n’y a pas d’abonnement), et pour les mois où l’on voyage beaucoup, la facture est plafonnée au prix de l’abonnement (56,50 € pour la Tag et 86,80 € pour Transisère) » (L’Essor, 13/09/2015). Cette application a tout de même coûté la bagatelle de 865 000 euros, comme quoi il reste toujours de l’argent public pour engraisser les entreprises high-tech : en l’occurrence, la bienheureuse s’appelle Actoll, est basée à Meylan et se définit - dans la plus jolie novlangue - comme un « concentreur de mobilités ». L’écolo Yann Mongaburu, président du SMTC a été tout fier d’annoncer cette nouvelle sur son fil Twitter en mettant le fameux hashtag (mot-clef) #OnAvance. Dans quelle direction ? Dans celle d’un monde où le portable sera obligatoire ? Si aujourd’hui on commence par inciter au paiement par téléphone, on peut d’ores et déjà imaginer que le téléphone deviendra obligatoire pour prendre le bus ou le tram, dans un futur peut-être pas si lointain. On découvre ainsi que l’écologie à la grenobloise a pour but d’imposer l’usage de gadgets. En plus des questions de flicage (Mongaburu se réjouit d’ailleurs : « nous pourrons suivre la consommation des usagers »), cela pose aussi celle des sans-portables, dont fait partie le rédacteur de cette brève (qui d’un côté s’en fout parce qu’il se déplace à vélo, et de l’autre pense à ses vieux jours). Cette engeance en constante diminution préoccupe visiblement beaucoup moins les élus grenoblois que les techies, tous excités à l’idée de pouvoir faire encore quelque chose de plus grâce à leur doudou-téléphone-dernier-cri. Un objet moins dangereux qu’un flingue, mais qui de nos jours ravage le monde d’une façon beaucoup plus pernicieuse.
Le Postillon ?
Le journal papier Le Postillon
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