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Articles de ce numéro

  • La guerre des gangs, c’était mieux avant ?

    Les journaux de l’époque l’avaient surnommé « le shérif ». En guise de Far West : les quais de l’Isère, la côte de Moirans et la route de Lyon, hauts lieux de la prostitution locale. Nommé juge d’instruction à Grenoble, en 1978, à tout juste 33 ans, Paul Weisbuch s’attaque d’entrée aux proxénètes du milieu italo-grenoblois. Pour contrer ces maniaques de la gâchette et adeptes des séances de torture, il s’appuie sur les témoignages accablants des prostituées, qui osent enfin briser l’omerta en vigueur depuis des décennies. « L’affaire des filles de Grenoble » défraye la chronique avec, en point d’orgue, les deux procès de février et juin 1980. Pour la première fois en France, des prostituées se constituent partie civile contre leurs souteneurs.

  • Faire dévier les faits divers

    Fusillades, meurtres, coups de couteaux, agressions, incendies : ces derniers mois à Grenoble, il y a eu presque autant de faits divers tragiques que d’articles sur Piolle dans la presse nationale. À chaque fois, ils sont surtout le prétexte aux mêmes types de commentaires, sur l’insécurité qui galope, les armes qui circulent, les drogues qui pullulent, les jeunes qui n’ont plus de valeurs, les caméras de vidéosurveillance qui manquent, et les rues qui ne sont plus sûres.

  • Pour sauver le climat, ils plantent des arbres virtuels !

    Le réchauffement climatique, voilà l’ennemi ! Si vous ouvrez de temps en temps les journaux ou écoutez d’une oreille même discrète les informations, vous avez forcément entendu parler de la COP 21, vingt-et-unième conférence mondiale autour du changement climatique, qui se tiendra à Paris en décembre prochain. À cette occasion, un gros battage médiatique est organisé pour promouvoir l’idéologie de la « fuite en avant technologique », qui voudrait nous sauver des désastres écologiques par un développement accru des nouvelles technologies.

  • Les Singes de Clinatec ont raté le prix Nobel

    Grenoble vient d’échapper à un tsunami médiatique. Le célèbre neurochirurgien grenoblois Alim-Louis Benabid était pressenti pour devenir Prix Nobel de médecine. Raté : celui-ci est revenu à trois chercheurs étrangers travaillant autour des maladies parasitaires.
    Pour donner à Benabid un maximum de chances dans sa quête du Saint-Graal, ses collaborateurs ont reçu l’ordre de se taire. Car depuis quelques mois, Clinatec – le centre de recherche autour des maladies du cerveau qu’il a cofondé avec le directeur du CEA (Commissariat à l’énergie atomique) Jean Therme - est en proie à de vives tensions internes.

  • La défaite des voisins

    Les personnes qu’on a interviewées ici se font régulièrement traiter de tous les noms, de « sales gros branleurs qui n’ont rien d’autre à foutre de leur journée », de « connards qui font chier les vrais habitants », de « parasites » ou de « sous-France ». Leur crime ? Accompagner depuis plusieurs mois des migrants, grands précaires et à la rue, en les soutenant notamment lorsqu’ils s’installent dans des bâtiments vides.

  • Le plutonium comme patrimoine

    Aux Journées du patrimoine, il y a des monuments qui cherchent encore leur public. Si on se bouscule aux portes de la Préfecture de Grenoble ou des musées de la Résistance et des chasseurs alpins, on se presse un peu moins – faut-il vraiment s’en étonner ? – devant celles de la centrale nucléaire de Creys-Malville, alias Superphénix, à quatre-vingt kilomètres au nord de Grenoble. En cours de démantèlement, cette « cathédrale du XXème siècle » est aussi en voie d’habile muséification et ce malgré le caractère aussi bref que raté de son histoire. Le Postillon s’est offert une petite visite guidée.

  • Si les politiques grenoblois... étaient un lieu de la cuvette

    Michel Destot : la tour Perret.
    Toute moche, la tour Perret se voit de loin et reste un symbole de la ville. On se demande si elle va s’écrouler parce que bon elle gâche le paysage. Destot, c’est pareil, on a l’impression d’en être débarrassé mais il est encore député de la ville, rapporteur du projet Lyon-Turin à l’assemblée nationale et il a écrit un bouquin. Où c’est qu’j’ai mis ma pelleteuse ?

  • Lettre anonyme municipale

    Au milieu de l’été, nous avons reçu une lettre anonyme contenant entre autres une copie du « relevé de décisions du 20 juillet 2015 du groupe du rassemblement citoyen, de la gauche et des écologistes ». Eh oui, vous avez bien lu « une vraie lettre anonyme » avec son enveloppe papier, son timbre, son adresse écrite en majuscules de la main gauche…

  • « Ramassis de petits bourges arrogants donneurs de leçon » : toi-même

    Cette même lettre anonyme nous a permis de découvrir avec joie la prose d’Alan Confesson à notre égard. Ce monsieur de 27 ans est depuis mars 2014 conseiller municipal et conseiller communautaire, c’est-à-dire une grande « personnalité politique », comme il se présente sur son compte Facebook. Ce qui est sûr, c’est que ce membre du Parti de Gauche est en colère, comme il a tenu à le faire savoir par mail à ses collègues élus.

  • Courrier des lecteurs

    « Habitante de Grenoble, je feuillette encore Gre.mag, le magazine de la ville de Grenoble, lorsqu’il arrive dans ma boîte aux lettres. Ce mois-ci, j’ai dû le recevoir le 21 ou le 22 septembre. C’est pourquoi j’ai été surprise de découvrir la présentation des projets sélectionnés dans le cadre du budget participatif et les modalités d’action pour aller voter lors du week-end ... passé... du 17/18 septembre. Dommage non ?

  • Pas de portable, pas de Semitag

    Un objet mis en avant par les autorités peut raconter beaucoup de choses. À Béziers, le maire d’extrême-droite a fait afficher des gros flingues dans des sucettes Decaux pour annoncer que sa police municipale était armée. A Grenoble, le SMTC (syndicat mixte des transports en commun) vient d’afficher des gros téléphones portables sur ses trams ou arrêts de bus pour annoncer qu’on pouvait maintenant payer avec son smartphone.

  • Le téléphérique urbanisateur

    Connaissez-vous beaucoup de personnes qui fassent régulièrement le trajet de Fontaine à Saint-Martin-le-Vinoux ? Il doit bien y en avoir quelques-unes mais pas bézef. C’est pourtant ce parcours qui a été retenu pour construire le « premier téléphérique urbain » de grande envergure.

  • Le lobbying du téléphérique grassement subventionné

    Il faut voir dans ce projet de téléphérique Fontaine-Saint-Martin-le-Vinoux le résultat d’un intense lobbying. Cela fait des années que les industriels du câble – en premier lieu l’entreprise iséroise Poma, qui bétonne la montagne un peu partout dans le monde – font pression pour développer des téléphériques urbains, afin d’augmenter leurs chiffres d’affaires.

  • Toujours plus con : « la nature connectée » !

    Grenoble étant une ville de montagne et de nouvelles technologies, il fallait bien que des nigauds cherchent à gagner de l’argent en liant les deux. Qu’ils suivent l’air du temps pour développer la « montagne 2.0 ». Le magazine publicitaire Spot (mai 2015) nous avait prévenu dès ce printemps : « Rando2.0 : la technologie s’invite sur nos sentiers. Les randonneurs veulent rester connectés : comment répondre à cette attente ? »

  • Les managers deviendront-ils décroissants ?

    « À cause du numérique, les jeunes souffrent d’un manque d’intégration et d’échange au sein de l’entreprise (…) ; ils passent de 70 à 90 % de leur temps de travail derrière l’ordinateur ; ils ne se déplacent pas dans l’entreprise car ‘‘il faut envoyer un mail avant’’ (...) ; le numérique accentue la surcharge de travail et informationnelle, facilite de très grandes amplitudes horaires de travail, induit une peur de l’automatisation et d’être remplaçable ». Ces paroles n’ont pas été prononcées à une quelconque conférence décroissante ou rencontre de néo-luddites, mais lors des « jeudis de l’entreprise » le 10 septembre dernier, à Grenoble école de management.

  • Les Républicains sont à la rue

    Pour les Républicains de l’Isère, les champignons hallucinogènes c’est toute l’année. Au mois de Juin 2014, les grilles du Jardin de ville ont accueilli une exposition itinérante « la rue, c’est l’histoire de chacun ». On y voit des photos de jeunes dormant dans les rues de Grenoble raconter leurs histoires de vie compliquées. Pour le site des Républicains de l’Isère, cette exposition est une « provocation » de la mairie de Grenoble : certains riverains et commerçants de la place Grenette se plaignent en effet depuis quelques mois de la présence de jeunes SDF.

  • Horrible : des piscines et des barbecues dans la rue !

    La canicule de cet été a entraîné de véritables actes d’incivilités dans les quartiers grenoblois : des bouches d’incendies ont été ouvertes pour servir de douches improvisées, et des piscines sauvages ont même été installées. Un scandale. Celle qui a le mieux exprimé son indignation est une « riveraine de la rue Denis Papin à Echirolles qui a appelé Le Dauphiné Libéré (7/7/2015) pour signaler qu’une telle piscine avait été installée sauvagement en bas de chez elle, à quelques arrêts de tram seulement du stade nautique de la commune.

  • François Brottes : enfin un élu isérois qui réussit

    Je sais pas vous, mais nous on commençait à avoir un peu honte de nos grands élus grenoblois socialistes, qui bien souvent n’arrivent pas à s’imposer au niveau national. Regardez nos deux sous-ministres : Fioraso a été obligée de démissionner et se retrouve à donner des Légions d’honneur à (presque) tout le monde pour occuper ses journées. Vallini ne parvient que peu à faire parler de lui, de ses costumes, ni même de ses lunettes malgré la prétendue importance de « sa » réforme territoriale.

  • Les bienfaits du Piollisme : une colère pour tous 

    Il y a quelque chose à mettre au crédit de la bande à Piolle : depuis un an et demi, on s’emmerde un peu moins à Grenoble. Avant, sous l’ère Destot, les rares débats publics étaient généralement plats, sans esclandres ni coups d’éclats. Non que sa politique suscitât un grand enthousiasme - les résultats des dernières élections l’ont montré - mais parce qu’elle provoquait généralement ennui et désintérêt. L’arrivée de Piolle a réveillé quelques ardeurs – et les mêmes qui pouvaient sans broncher laisser faire Destot sur tel point, montent maintenant au créneau pour démonter Piolle quand il fait la même chose.

  • Un courrier capillo-tracté

    « Nous vous rappelons que la distribution de tracts, flyers, prospectus, etc. sur la voie publique est soumise au Règlement général de voirie de la ville de Grenoble. Par conséquent, à proximité de la gare, la distribution de tracts est interdite les mercredis, vendredis, samedis et veilles de fête, de même que de 7h00 à 9h30, de 11h30 à 14h30 et de 16H00 à 19h30 les lundis, mardis et jeudis ». Cet extrait est issu d’un courrier hallucinant de Gilles Larnaud, « chef de service » à la direction environnement de la Ville de Grenoble.