Accueil > Février / Mars 2013 / N°19

Souffrance au conseil général de l’Isère

Dans le dernier numéro du Postillon, nous évoquions le mal-être des travailleurs sociaux du conseil général de l’Isère, malmenés par le management mis en place par le président Vallini et ses services. La situation ne s’est pas améliorée depuis et semble avoir été à l’origine d’un dramatique événement : «  Lundi 7 janvier 2013 le matin, tous les agents, cadres, travailleurs sociaux et médico-sociaux, secrétaires du service local de solidarité « Nord-ouest » de Grenoble sont réunis en urgence par les représentants de l’administration, qui les informent du décès de leur cadre principal, par ailleurs adhérent de longue date de la CFDT. Ce dernier a mis fin à ses jours. En poste sur ce service depuis le 1er octobre 2012, il avait la charge de mettre en œuvre sur ce secteur la cinquième réorganisation du territoire de l’agglomération grenobloise en dix ans. L’équipe est sous le choc. Impuissance et colère se mêlent pour tous les agents bouleversés par ce décès. Si les motivations d’un suicide sont bien évidemment multifactorielles, une chose est sûre, le travail y a sa part. En attestent les courriers préalables à son geste funeste qu’il a pris le temps d’adresser à certains collègues et surtout à son supérieur hiérarchique. Dans l’un d’entre eux, il précise : ‘‘ ...la réorganisation m’a épuisé...’’ ». Cette information, publiée dans Syndicalisme hebdo, l’hebdomadaire national de la CFDT, n’a été reprise par aucun média local. Pour le potentiel ministrable Vallini, il serait en effet malvenu que ce suicide suscite articles et reportages sur la souffrance des agents du conseil général. Alors il tente depuis de calmer le jeu, toujours selon la CFDT : « Depuis ce décès, à sa demande, le Président Vallini a reçu à plusieurs reprises les représentants CFDT. Sa prise de conscience passe aujourd’hui par des interventions directes sur les situations que nous signalons. Il devient l’ultime recours face à des décisions absurdes qui se poursuivent malgré les faits graves qui se sont produits. Le changement de posture de la direction générale n’apparaît toujours pas ! Jusqu’à quand devrons-nous faire appel au Président pour éviter des décisions aux conséquences douloureuses pour les agents ? »