Si comme prévu Le Daubé n’a pas évoqué la sortie du Vide à moitié vert, d’autres médias locaux et nationaux (France Bleu Isère, Place Gre’net, Radio Grésivaudan, La Décroissance, la Rotative de Tours et même le torchon Valeurs Actuelles) l’ont fait, en plus de notre autopromotion. Alors le bouquin a connu rapidement un petit succès au niveau local [1]. Alors que notre éditeur avait prévu de le distribuer uniquement en librairies, on a croulé sous les appels des tabac-presse voulant aussi en vendre. On a fait ce qu’on a pu pour les approvisionner, mais on s’est dit une fois de plus qu’on n’était pas des bons businessmen – pas assez visionnaires en tout cas.
Faut dire aussi que, comme prévu, on a pu compter sur la publicité réalisée par les opposants de Piolle, Carignon et Grenoble le changement en tête. Ce qu’on n’avait quand même pas imaginé, c’est que deux groupies de l’ancien maire aillent jusqu’à faire un Facebook Live en se filmant en train d’aller acheter le livre le jour de sa sortie à la librairie Le Square. On n’arrête pas le progrès, ni les récupérations politiciennes.
Comme prévu, les partisans du maire n’en ont pas parlé, si ce n’est pour dire que « sur le fond, il n’y a rien de nouveau » (Fabien Malbet sur Twitter). Et effectivement, il n’y a toujours rien de nouveau dans le gouffre entre les actes des élus verts-rouges grenoblois et l’enthousiasme bienveillant qu’ils suscitent dans les rédactions des médias de gauche nationaux (Libération, Reporterre, Basta, Politis, etc.). Alors comme prévu, aucun d’entre eux n’a parlé de notre bouquin, même pour en dire du mal ou discuter ses thèses. Rémy Dodet, journaliste à l’Obs, a pourtant lu avec attention l’exemplaire qu’on lui a envoyé en service presse, vu qu’il a pompé quelques-unes de nos infos. Mais dans son article élogieux du 7 mars, Éric Piolle, l’écolo qui vise le sommet, il affirme que « le vide à moitié vert » est un surnom que Le Postillon donne à Piolle sans mentionner l’existence du bouquin.
Encore plus cocasse, Frédéric Martel de l’émission Soft Power de France Culture, auteur d’une longue enquête autour de la politique culturelle des écolos grenoblois, parle bien de notre ouvrage, mais n’importe comment. Selon lui, on affirmerait dans notre bouquin que le collectif anti-science Pièces et Mains d’Oeuvre « influencerait Piolle » et on pointerait « les dérives gauchistes de l’équipe municipale, entre “tendance anarcho-libertaire” et “guévarisme des Alpes” sans oublier cette image éculée que tout le monde m’a ressortie à Grenoble d’un Piolle qui serait une pastèque : “Vert à l’extérieur et Rouge à l’intérieur” ». Deux solutions : soit on lui a donné une version détournée par des carignonistes, soit il s’est permis d’en parler sans l’avoir entr’ouvert, en répétant les plates critiques politiciennes contre Piolle. Qu’on puisse résumer un bouquin sans l’avoir lu, ça c’est vrai qu’on ne l’avait pas prévu. On attend avec impatience les prochaines surprises.