C’est une curieuse affaire qui était jugée au tribunal des prud’hommes ce 2 mars 2017. Nicolas ressemble à un ingénieur modèle. Pendant vingt-quatre ans, il a bossé pour Hewlett-Packard à Grenoble, Bristol ou dans le Colorado, sans jamais avoir la moindre remontrance. Et puis en 2006, il se rend compte qu’un logiciel que la société développait possède des erreurs. Consciencieux, il en fait part à sa hiérarchie, qui n’apprécie pas vraiment ce comportement pourtant exemplaire. Juste après, son poste est supprimé, à la faveur d’un plan de sauvegarde pour l’emploi. Mais quelques semaines plus tard, un nouvel ingénieur est mis à sa place. Début 2007, il n’a plus aucun poste mais reste salarié d’HP, sans avoir rien à faire. Payé autour de 5 000 euros brut, il est finalement licencié en mars 2016. Son avocate s’emballe : « Pendant dix ans il n’a eu aucune activité professionnelle. Dix ans dans un open space totalement vide à n’avoir rien à faire. Il ne voyait personne, n’assistait à aucune réunion. Chaque année on lui a proposé un poste, mais qui ne correspondait pas à son profil. Lui n’a cessé de demander d’être affecté dans une fonction correspondant à sa fonction d’ingénieur en recherche & développement, a fait des propositions, toutes refusées ». Suite à son licenciement, Nicolas consulte son dossier au service du personnel et découvre des mails éloquents. Dans l’un d’eux, un chef explique lui avoir proposé tel poste « car cela aurait permis de manière quasi-certaine d’avoir un refus de sa part, alors qu’il y a un risque réel d’acceptation sur une activité avant-ventes ». Dans un autre, une responsable se lamente du fait que Nicolas « refuse obstinément de se porter volontaire pour quitter la compagnie et [qu’il] mine le moral de toutes les personnes de son entourage par son désœuvrement ». L’avocat d’HP, multinationale connue pour ses licenciements abusifs (voir Le Postillon n°36), essaie de défendre la boîte : « Quand on veut licencier quelqu’un, on n’attend pas 10 ans à le payer pour rien. » Le président : « Comment un salarié peut rester 10 ans sans travail ? » L’avocat d’HP : « Ah je vois que je ne vous ai pas convaincu. » Nous non plus. Si HP a préféré essayer d’avoir son salarié à l’usure, c’est que la technique a dû faire ses preuves avec d’autres : maintenant ils vont tous savoir que tout vient à point à qui sait attendre !
Le Postillon ?
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