Et encore une belle opération de communication ! La mairie de Grenoble vient de lancer « Grenoble ville de demain ». Rien de moins qu’une « plate-forme de partage et d’anticipation de la Ville de Grenoble pour rassembler, autour des chantiers du XXIème siècle, tous les talents qui mettent la ville en mouvement ». Ça fait rêver, non ? En tout cas ça a l’air de faire rêver certaines personnes présentes à la soirée de lancement au musée de Grenoble qui, bizarrement, se ressemblent toutes. Étudiants ou professeurs de Grenoble école de Management ou de l’Institut de Géographie Alpine, salariés du CCSTI (centre de culture scientifique, technique et industrielle), entrepreneurs de Cowork In Gre (voir Le Postillon n°30), universitaires, élus et personnels municipaux : c’est ce qu’on appelle la « classe créative ». Parmi les intervenants, on peut remarquer la présence de Raphael Besson, ancien salarié du CCSTI et directeur de Villes innovation, « une agence spécialisée sur les thématiques des villes innovantes et créatives (Systèmes Urbains Cognitifs, Quartiers créatifs, Smart Cities) et des Tiers Lieux (Living Labs, Fab Labs, co-working spaces) ». Cette agence est assez représentative de ce qu’on peut attendre de cette plate-forme : un plaidoyer en faveur de tout ce qui est « innovant », « smart », « connecté » et qui surtout ne dérange ni le capitalisme ni la fuite en avant technologique. D’ailleurs la ville a adhéré à cette occasion à Vivapolis, une « marque déposée », « dont la vocation est de fédérer les acteurs français du développement urbain et de les promouvoir à l’international ». Parmi les partenaires de cette structure, on trouve notamment le Medef international. La « ville de demain » grenobloise sera-t-elle compatible avec le démantèlement des acquis sociaux voulus par la bande à Pierre Gattaz ? Ce qui est sûr, c’est que ce genre d’opération ne parviendra certainement pas à intéresser grand monde à part cette classe de privilégiés. Il y a bientôt deux ans, juste après l’élection de Piolle, un de ceux qui avaient milité pour lui constatait : « Au final on a eu une élection de bobos, surtout centrée sur les ‘‘technos’’, alors qu’à la base on devait aller chercher les abstentionnistes. On n’a pas su parler à ces gens-là, parce qu’on est à côté de la plaque sur la réalité de leur vie. L’objectif de la municipalité durant ces six années de mandat ça devrait être d’aller chercher les gens dans la mouise, de les convaincre qu’ils sont des citoyens comme les autres pour qu’ils participent vraiment à la vie de la cité. Vu comment s’est passée la campagne, c’est plutôt mal parti. » (Le Postillon n°26). Malheureusement, c’est toujours aussi vrai.
Contact
Pour nous envoyer vos vrais courriers :
Le Postillon
42 avenue Jean Jaurès
38600 Fontaine
Et les virtuels :
lepostillon@gresille.org
Pour nous parler : 04 76 94 18 65
Le Postillon ?
Le journal papier Le Postillon
Après avoir existé entre 1885 et 1886, Le Postillon a ressurgi depuis mai 2009, avec pour unique business plan d’occuper le créneau porteur et néanmoins complètement délaissé de la presse locale critique. Devant l’ampleur de la tâche, nous nous concentrons sur des sujets locaux et parlons presque exclusivement de Grenoble et sa cuvette. Aucune association, organisation ou parti politique n’est parvenu jusqu’ici à nous convaincre de devenir son journal de propagande. Et malgré les nombreuses sollicitations, nous avons refusé toute entrée dans notre capital : nous sommes donc complètement indépendants.
Le site internet du Postillon
Bienvenue sur un SITE-ARCHIVE. Le Postillon n’est pas un média internet, mais uniquement un journal papier de Grenoble et sa cuvette. À contre-courant de la vague numérique, nous tenons à faire exister avant tout un objet dans la vraie vie, qui sent l’encre et qu’on peut se passer de main à main.
Plutôt que de se fatiguer les yeux derrière un écran, nous vous conseillons vivement de vous procurer les exemplaires papier de notre journal (voir « Où le trouver ») que vous pourrez ensuite tranquillement déguster sur une terrasse au soleil ou sous la couette.
Si nous avons décidé de réaliser ce site, c’est pour que les internautes s’intéressant aux sujets que nous avons traité puissent trouver nos écrits. Vous ne pourrez pas poster de commentaire car nous ne voulons pas perdre notre temps à modérer. En revanche, nous lirons avec plaisir toutes vos réactions, emballées ou énervées, par courrier postal ou par mail.
Si notre journal est payant, l’accès à notre site est libre. Profitez-en bien car chacun sait que la presse gratuite est vendue.
Ce site web a été réalisé et est hébergé en partenariat avec Grésille. Sa réalisation et son hébergement reposent sur des logiciels libres issus des contributions de plusieurs dizaines de milliers de personnes.