En novembre, on a été tout surpris de tomber sur une longue interview d’Yveline Denat sur internet. La directrice de cabinet du maire de Pont-de-Claix est longuement interrogée sur son parcours, sa formation, sa « passion pour l’art » (on apprend notamment qu’elle adore les nouvelles grandes tours hideuses de Marseille) ou ses grandes analyses sur le monde du type : « scientifiques et artistes nous posent la question de l’évolution de l’humanité ». Mais pourquoi cette interview ? Qui a bien pu avoir l’idée saugrenue d’interroger Yveline Denat avec des questions aussi intéressantes que « Comment appréhendez-vous l’internet, ce média en perpétuelle évolution ? » Il s’agit d’un curieux site, spécialiste en e-réputation, qui s’appelle net-wash.fr. Leur page d’accueil donne le ton : « e‑réputation salie ? Nous pouvons agir dès maintenant ». Un peu plus loin ils présentent ceux qui les « aiment » (France 2, L’Express ou M6 ou des cabinets d’avocats et de « relations clients ») puis ceux qui les « détestent » (60 millions de consommateurs, Que Choisir, Mediapart ou Le Canard enchaîné, notamment). On en conclut qu’être détesté par Médiapart ou Le Canard enchaîné doit être un argument de vente pour ces gens-là... Ce site propose des solutions pour les « dirigeants », les « entreprises », les « personnalités », les « particuliers », les « marques » ou les « politiques ». On ne sait pas si Yveline Denat a fait appel à leurs services en tant que « particulier » ou « personnalité » mais on devine pourquoi. Le Postillon avait parlé d’elle et de son patron Christophe Ferrari, le maire de Pont-de-Claix, dans un article de décembre 2015, ce qui avait occasionné un procès pour injure et diffamation. Procès que l’on a perdu, pas parce que ce qu’on racontait était faux mais parce que, selon les juges, on avait pas fait assez d’efforts pour avoir l’avis des personnes mises en cause. Par contre, le jugement ne nous avait pas condamnés à publier le jugement sur notre une ou sur notre site internet, comme l’avaient réclamé les plaignants. L’article est donc toujours en ligne et quand on tapait « Yveline Denat » sur un moteur de recherche on tombait dessus en premier. Maintenant on tombe sur l’interview de net-wash.fr, qui ont dû trouver cette solution car leurs « experts nettoyeurs du net » ne parvenaient à éradiquer les traces du Postillon. Reste à savoir combien Yveline Denat a payé pour aboutir à cette prouesse. En espérant qu’elle n’y a pas passé la totalité des 1 500 euros qu’on lui a versés en dommages et intérêts...
Le Postillon ?
Le journal papier Le Postillon
Après avoir existé entre 1885 et 1886, Le Postillon a ressurgi depuis mai 2009, avec pour unique business plan d’occuper le créneau porteur et néanmoins complètement délaissé de la presse locale critique. Devant l’ampleur de la tâche, nous nous concentrons sur des sujets locaux et parlons presque exclusivement de Grenoble et sa cuvette. Aucune association, organisation ou parti politique n’est parvenu jusqu’ici à nous convaincre de devenir son journal de propagande. Et malgré les nombreuses sollicitations, nous avons refusé toute entrée dans notre capital : nous sommes donc complètement indépendants.
Le site internet du Postillon
Bienvenue sur un SITE-ARCHIVE. Le Postillon n’est pas un média internet, mais uniquement un journal papier de Grenoble et sa cuvette. À contre-courant de la vague numérique, nous tenons à faire exister avant tout un objet dans la vraie vie, qui sent l’encre et qu’on peut se passer de main à main.
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