Accueil > Oct / Nov 2012 / N°17

La secrétaire de Fioraso : un prototype de réussite public-privé

La nouvelle ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Geneviève Fioraso, par ailleurs députée et ex multi-mandatée de l’Isère, aime particulièrement les mélanges des genres entre le public et le privé, où l’argent du premier vient grossir les bénéfices du second. Un amour également partagé par ses proches. Prenez par exemple Delphine Chenevier, une Grenobloise qui occupe depuis mai dernier le poste de «  conseillère affaires réservées, presse   » auprès de la néo-ministre qui a visiblement la volonté de garder secrètes certaines «  affaires   ». Cette ancienne grimpeuse professionnelle a su tirer profit de son passage dans le public pour ensuite renflouer ses affaires privées. Jugez plutôt : elle a été incubée au cabinet du maire de Grenoble, chargée – avec tout le succès que l’on sait – de la candidature de Grenoble aux Jeux olympiques de 2018 puis du projet mégalomane de GIANT/Grenoble Presqu’île, visant à transformer un quartier de laboratoires, de réacteur nucléaire et de barbelés en un futur centre-ville. En 2010, elle a fini par claquer la porte de la mairie sans pour autant rayer tous les contacts glanés de son carnet d’adresses. Elle s’en est resservi pour remplir les commandes de la société qu’elle a montée, baptisée «  À la verticale  », dont l’objet officiel est de prodiguer des «  conseils pour les affaires [déjà !] et autres conseils de gestion  » et qui s’avère n’être en réalité rien de plus qu’une boîte de communication. Elle a en tout cas été embauchée par la SEM (Société d’économie mixte) Minatec Entreprises, alors dirigée par... Geneviève Fioraso, pour pour faire office de «  contact presse  » ou pour concevoir la lettre de Grenoble Presqu’île, feuille de propagande donnant des nouvelles du projet. Elle est également parvenue à trouver un poste d’attachée de presse auprès de la «  fondation partenariale Grenoble INP   » à l’occasion du lancement de la Chaire industrielle d’excellence ERDF «  smartgrids  », l’école d’ingénieurs étant – incroyable coïncidence - un des piliers du projet GIANT dont elle était auparavant chargée à la mairie. Pourquoi a-t-elle finalement décidé de revenir complètement dans le public en intégrant le ministère de Fioraso ? Pour le prestige, le salaire ou pour arrêter le mélange des genres ?