Accueil > Décembre 2018 - Janvier 2019 / N°48

Le Daubé milite pour la montagne connectée

« Comment voulons-nous vivre la montagne en 2030, nous, Isérois ? » C’est la question centrale d’une « vaste consultation » menée par Isère Tourisme sur le site Internet du Daubé pendant l’été. Pour en rendre compte, Le Daubé (9/11/2018) titre « Les Isérois amoureux de leurs montagnes », amalgamant ainsi les Isérois aux lecteurs de son journal. Plus qu’une synthèse de la « consultation », l’article du Daubé est une libre tribune pour Vincent Delaitre, directeur d’Isère Tourisme, qui se félicite d’avoir pu « récolter l’avis des Isérois, car on ne peut pas développer le tourisme chez eux sans eux » (on aimerait bien mais c’est compliqué. On va essayer quand même). As de la glisse rhétorique, le « patron » (sic) recadre subtilement les débats en construisant l’équivalence suivante : « vivre la montagne » = « développer le tourisme chez eux ». Ça glisse tout seul, en effet. 
Et par « développer », entendre bien sûr « connecter ». Justement une des questions (une merveille de neutralité) demandait : « En quoi les outils numériques pourront-ils faciliter un séjour en montagne en 2030 ? » Malheureusement, « cette question n’a pas, début août, fortement mobilisé les Isérois », constate le journaliste, visiblement déçu. « Ce n’est pourtant pas inintéressant », commente à son tour Delaitre. Car Isère Tourisme aimerait bien aider ses copains à développer des outils numériques (principalement des outils de ciblage marketing, de gestion de flux, de scénarisation de journées types, d’optimisation des ressources naturelles, mais passons). Tout le monde, « début août », s’en fout mais on va, quand même, commencer par ceux qui sont plutôt pour et consacrer vingt bonnes lignes aux avantages du numérique dans les alpages : aide à la réservation, informations sur les tarifs (oui parce que rappelez-vous, désormais la montagne sera payante) et services pratiques (une limonade, mademoiselle ?). Les autres (les ploucs) auront droit à quatre misérables lignes sans qu’aucun de leurs arguments ne soit reproduit. Ils allaient quand même pas gâcher cette belle consultation !