La politique est pleine de paradoxes : le Front national remporte de plus en plus de voix dans les catégories les plus modestes de la population française. Ainsi il réalise souvent ses scores les plus élevés dans les communes les plus pauvres. Est-ce parce que les élus frontistes représentent sociologiquement les « petites gens » ? Pas sûr. Prenons par exemple les sept élus isérois frontistes au conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes. La tête de liste, Bruno Desies, est un « cadre supérieur d’entreprise du CAC 40 » à la retraite, ayant oeuvré pour l’expansion économique en Asie de l’entreprise Air Liquide, bref un des acteurs de la mondialisation tant décriée par le Front national. Alexis Jolly est conseiller municipal à Echirolles mais habite Seyssins (voir Le Postillon n°25), tout comme l’orthodontiste Béatrix Bolvin. Dans cette riche commune, le Front national a seulement recueilli 16,38 % des voix, contre 25 % au niveau régional. Le chef d’entreprise Olivier Almos et Marie de Kervéréguin habitent eux à Corenc, le Neuilly de la cuvette grenobloise ou le Front national fait « seulement » 10,19 %. Quant à la « directrice commerciale » Muriel Burgaz, elle a convaincu seulement 15,46 % de ses voisins aisés de Saint-Martin-d’Uriage de voter pour son parti. Cinq des sept élus du Front national habitent donc des communes riches où le vote Front national a été bien plus bas qu’ailleurs.
Le Postillon ?
Le journal papier Le Postillon
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