Le grand écart commence à devenir vraiment dur pour les « camarades ». Les membres du parti communiste grenoblois, toujours prompts à fustiger les politiques libérales à un niveau national, font en effet partie de la majorité municipale, celle de Philippe De Longevialle, ami des hôtels quatre étoiles, de Geneviève Fioraso, amie des patrons, et de Michel Destot, ami du directeur de l’Organisation Mondiale du Commerce Pascal Lamy, à qui il a confié la direction de l’orchestre des Musiciens du Louvre. En preuve de fidélité envers ceux qui les ont placé, les élus communistes sont prêts à tout. On se souvient notamment de l’hilarante défense du montant du salaire du directeur général de GEG (Gaz et Electricité de Grenoble), attaqué par la droite en conseil municipal. L’adjoint communiste Patrice Voir avait plaidé le fait que le technocrate Olivier Sala touche 149 000 euros bruts par an pour diriger cette structure où la ville de Grenoble est actionnaire principal, en arguant que « l’écart entre cette rémunération et les plus bas salaires est de 1 à 10 » (Le Daubé, 30/01/2013). Sous-entendu : ça va. Mais les communistes grenoblois commencent à se rendre compte que ce n’est pas en défendant les gros salaires qu’ils seront crédibles aux municipales de 2014. Alors ils tapent du poing courageusement en convoquant Le Daubé (22/03/2013). « ‘‘Si le gouvernement continue sa politique d’austérité, alors les politiques positives de Grenoble ne seront plus possibles’’ explique l’élu grenoblois Patrice Voir, baisse des dotations de l’Etat à la bouche. ‘‘En plus de ça on aimerait que Grenoble arrête de vouloir jouer les bons élèves dès qu’il y a une réforme ! S’il doit un jour y avoir un clash entre nous, ce sera sur des sujets comme ça’’ ». Et certainement pas sur des sujets secondaires comme le projet GIANT et les millions d’euros engagés dans la construction d’une méga-technopole visant à faire bonne figure dans la compétition capitaliste internationale.