Accueil > Eté 2018 / N°46

Le mur d’escalade connecté

Dans ce pays d’ingénieurs-grimpeurs, il fallait s’attendre à ce que ça arrive : la grimpe connectée. Le campus de la Brunerie à Voiron va prochainement accueillir un « mur d’escalade connecté ». Qu’est-ce que c’est que ce machin ? «  C’est une vraie révolution, s’enthousiasme Denis Garnier. On a libéré un univers qui n’avait pas changé depuis trente ans.  » Comment a-t-on pu escalader bêtement toutes ces années sans capteurs, puces RFID et ordinateur ? Denis Garnier est le patron d’une boîte lyonnaise, Luxov Connect, qui a créé cette innovation. «  Le principe est simple : les prises renferment des diodes lumineuses multicolores. Elles sont reliées à un écran de contrôle sur lequel on choisit un itinéraire. Celui-ci se matérialise aussitôt sur le mur en s’allumant.  » (Le Progrès, 12/03/2016) Encore plus fort : «  Il veut même pousser sa logique plus loin en connectant le grimpeur au mur, avec, comme arme, un bracelet doté d’une puce RFID. “Cet accessoire permet de vérifier la position du grimpeur, jauger sa vitesse… des données qui transiteront vers l’ordinateur du gestionnaire de la salle d’escalade et permettront d’historier les pratiques du grimpeur”, explique Denis Garnier. Le grimpeur peut porter un à quatre bracelets. S’il n’en a qu’un, il va simplement enregistrer son parcours. S’il en porte un à chaque main, la puce va enregistrer les actions de ses deux mains (quelle prise il a choisi avec la main droite, puis la gauche). Idem s’il en porte à la cheville (ou sur les deux). Et s’il est bloqué pendant son parcours, un outil informatique peut lui expliquer par où passer.  » (www.objetconnecte.com, 18/09/2015).
Tout mesurer, tout calculer, dépendre de l’informatique : l’escalade, nouveau sport olympique, est sur la même pente que des sports comme le cyclisme, où les capteurs de puissance et autres oreillettes robotisent et lobotomisent les sportifs. Une pratique somme toute assez simple si on est en condition (appuyer sur des pédales, serrer des prises) est transformée en une « science » pour spécialiste. Une voie qui ne peut mener que vers des sommets d’absurdité.