Accueil > Hiver 2010 / N°08

Le service après-vente de l’information locale

Tête de mule. «  La voie que j’ai tracée avec d’autres, et j’en assume l’entière responsabilité n’était peut-être pas la bonne. Il faut, aujourd’hui, penser autrement le cadre urbain  » (Le Daubé, 21/09/2010). Marc Baietto, président de La Métro, fait semblant de réfléchir suite à l’échec de la rocade nord qu’il a ardemment défendue pendant des années. Mais il ne remet pas en cause les autres grands projets de cette «  voie  »  : Giant, Esplanade, Plan Campus...

Disparition des grands fauves. Gilles Dumolard, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie, grand défenseur de la rocade nord et de la candidature aux J.O, a décidé de ne pas se représenter aux élections consulaires. Le Postillon regrette de ne pas avoir assez envoyé de mollards à Gilles et tentera de se rattraper avec son successeur. Promis, juré, craché.

Retour des gros bœufs. Pour expulser le squat fontainois «  Drac’houla  », l’huissier embauché par le propriétaire de la maison convoque la morale réactionnaire. Dans l’assignation au tribunal, il déplore que ce lieu, situé à côté d’une école maternelle, organise «  des fêtes ouvertes à caractère homosexuel  » et qu’il «  pourrait porter atteinte aux bonnes mœurs et à la sécurité publique qui doit plus que tout être assurée dans une école. » (Indymedia Grenoble, 17/11/2010) Benoît XVI, sors de ce corps  !

Le chant du cygne. Pour tenter de sauver l’autoroute A 51, abandonnée par le ministère de l’Écologie et des Autoroutes, des élus et entrepreneurs de l’Isère et des Hautes-Alpes ont prêté le «  Serment de la Mure  » le 10 septembre dernier. Malgré les dégâts occasionnés par le premier tronçon, ils jurent leurs grand dieux que cette autoroute à travers les montagnes ne «  pose pas de problèmes environnementaux ». Et prétendent même que leur combat – le désenclavement des Hautes-Alpes – dure depuis le Second Empire. Tout comme le tunnel sous la Bastille qui, en fait, était une idée de Mandrin.

Brader la peau de l’ours après avoir tué les finances. À la dernière place de la Ligue 2, le GF 38 est au fond du trou sportif mais continue de creuser en étant menacé par une rétrogradation administrative pour problèmes financiers. Alors, la ville de Grenoble et la Métro activent leur réseau de patrons pour trouver un remplaçant à Index Corporation, actionnaire principal du club. Comme on n’attire pas des requins avec des factures, ils pensent qu’«  il faut une évolution de la gestion du stade. Il faut que celle-ci soit suffisamment attractive pour les nouveaux actionnaires.  » (Alain Pilaud, adjoint aux sports, dans Le Daubé, 19/10/2010). Et de parler d’une future Délégation de Service Public. C’est à dire qu’après s’être ruinées pour sa construction (94 millions d’euros) puis l’avoir sous-loué, La Métro et la Ville de Grenoble veulent maintenant donner le Stade des Alpes à un pôle d’investisseurs qui vont se faire de l’argent dessus. À ce prix là, autant le raser, au moins n’en entendra-t-on plus parler.

L’arrogance du perroquet. Suite à recours juridique mené par une association d’opposants, le projet de Center Parcs dans les Chambarans est suspendu pour dix-huit mois. André Vallini, président du conseil général et grand artisan de la destruction programmée de cette foret, s’indigne : « En Isère, nous devons faire face à quelques irréductibles, qui s’opposent toujours à tout  : le stade, Minatec, la rocade nord. Ils ne représentent souvent qu’eux-mêmes et le dialogue est pratiquement impossible car ils sont persuadés d’avoir toujours raison.  » (Le Daubé, 11/09/2010) En Isère, nous devons faire face à quelques irréductibles qui défendent toujours des projets néfastes et destructeurs. Ils ne représentent souvent pas beaucoup plus de monde qu’eux-mêmes et leurs amis bétonneurs (voir les chiffres de l’abstention) et la discussion est impossible car ils font semblant de discuter que lorsqu’ils ont déjà tout décidé.

Ne pas être à cheval sur les principes. Anne-Sophie Mérot, adjointe verte à Échirolles   : «  Si l’installation de la vidéosurveillance permet de diminuer nos primes d’assurance, pourquoi pas, mais en ce qui concerne les espaces publics cela pose la question de l’intrusion dans la vie privée des citoyens (...)  » (Le Daubé, 29/10/2010) Et, au fait, si la guillotine permet de diminuer nos frais de gestion des prisons, pourquoi pas, mais en ce qui concerne les délits de droit commun, cela pose la question du respect de la présomption d’innocence.

Bataille de canards autour de l’histoire. Suite à l’exhumation dans le dernier Postillon d’un discours de Grenoble prononcé par le maréchal Pétain en 1941, Le Daubé (3/11/2010) contre-attaque et consacre deux pages à «  l’autre discours de Grenoble  » de De Gaulle de 1944. Comme s’il fallait que les Grenoblois ne se souviennent que des moments «  positifs  » de l’histoire locale et oublient à tout prix les heures sombres. Alors que seule l’histoire complète et véritable peut permettre de comprendre notre présent.