Accueil > Oct / Nov 2012 / N°17

Le service communication de la ville de Grenoble à l’assaut des médias locaux

Chaque été, Grenews publie un numéro «  spécial été   » pour annoncer tous les évènements estivaux se déroulant à Grenoble. Un ancien stagiaire au Daubé nous a confié la recette de fabrication de ces ersatz de Petit Bulletin : il s’agit en fait d’une coproduction avec le service communication de la ville de Grenoble qui le finance quasiment entièrement. Sur vingt publicités, treize sont payées par la ville - notamment quatre pleines pages -, les sept autres l’étant par les partenaires culturels de la Ville (Le Mouv’, France Bleue Isère, le Crédit Mutuel). La municipalité impose donc à l’hebdomadaire prétendument impertinent la totalité de son sommaire - c’est-à-dire tout ce qu’organise la Ville pendant l’été. Malgré sa grande implication, ni Franck Trouilloud, le directeur de la communication de la Ville, ni aucun de ses sous-fifres n’apparaissent dans l’ours de ce numéro spécial. N’assument-ils pas leurs actes ou tiennent-ils à rester anonymes ? Mystère. Voilà en tout cas de quoi méditer cette affirmation de L’Express (04/07/2012) : «  Michel Destot s’en tient néanmoins à une ligne de conduite : pas d’interventionnisme ni de pression sur les rédactions via la publicité ou la justice.  »

Cette pratique «  collaborative » ne s’arrête hélas pas aux sacs à pub. On a été fortement déçus l’hiver dernier en découvrant le numéro 55 de la belle revue L’Alpe baptisé « Planète Grenoble  ». Ce numéro, supposé «  explorer l’autre côté du miroir   » alors que le précédent avait vanté «  les Alpes en résistance   », se contentait de ressasser les discours officiels portant sur Grenoble – de l’éloge sans retenue de cette cité «  multiculturelle   » et «  tolérante   » à la promotion rituelle de l’extraordinaire-liaison-université-recherche-industrie en passant par une interview complaisante du maire sur son rapport à la montagne. Après avoir tourné les pages avec incrédulité devant tant de platitudes, on a découvert la raison de ces pages révérencieuses : outre deux pleines pages de publicité pour Grenoble et l’utilisation de nombreuses photos du photographe officiel de la Ville, le logo municipal trône en effet en bonne place sur la couverture de la revue. Au moins c’est clair. Voilà en tout cas de quoi méditer cette affirmation de L’Express (04/07/2012) : «  Michel Destot s’en tient néanmoins à une ligne de conduite  : pas d’interventionnisme ni de pression sur les rédactions via la publicité ou la justice.   »