Accueil > Décembre 2013 / N°23

« Nique sa mère la réinsertion ! »

Comme toutes les prisons françaises, la prison de Varces a, entre autres, pour mission [1] de permettre la réinsertion dans la société des personnes incarcérées. Lors du conseil d’évaluation de la Maison d’arrêt de Varces, Madame Bianqui, la directrice de l’établissement pénitencier de Varces, et M. David Ribeiro, le sous-préfet, se sont félicités, de l’efficacité du fonctionnement de l’établissement. Mais en lisant le « rapport d’activité de la Maison d’arrêt de Varces de 2012 », on se rend compte qu’« aucune action de formation professionnelle n’a été mise en œuvre sur l’année 2012 pour les personnes incarcérées », que seulement une personne détenue sur dix travaille pour gagner en moyenne 2,04 euros de l’heure, que seulement trois heures par semaine sont allouées aux activités socio-culturelles, ou que plus d’un quart des sortants ne disposent que de 15 euros en poche.
La formation et l’accès au travail en détention ne sont qu’une facette de la réinsertion des personnes incarcérées. Les liens familiaux, sociaux et culturels y participent également énormément. Et cette mission qui incombe à l’administration pénitentiaire est prévue par la loi. La prison de Varces, comme la majorité des prisons françaises, préfère se cantonner à remplir son rôle de « protection » de la société en assurant la punition des condamnés. Comment la direction de l’établissement peut-elle s’auto-congratuler autant alors qu’elle ne remplit pas sa mission ? Est-elle atteinte du syndrome Destot, qui consiste à se féliciter des prix qu’on se donne, sans se soucier de la réalité ?

Notes

[1Les missions d’une prison sont de protéger la société, sanctionner le condamné, réinsérer la personne détenue afin de lui permettre de mener une vie responsable et de prévenir la commission de nouvelles infractions.