Une fois n’est pas coutume, on s’est plantés ! Dans le numéro 74, face aux mobilisations pour « sauver la plateforme chimique » on doutait des fermetures des usines, pensant que l’État interviendrait pour sauver ces industries stratégiques pour tout un tas de saloperies (nucléaire, militaire, spatial). En fait, si les productions nécessaires à ces secteurs stratégiques sont pour l’instant préservées, le reste est en train d’être liquidé : l’entreprise chinoise reprenant une partie des activités de Vencorex ne reprendra que 54 salariés sur 460, Arkema Jarrie a annoncé la fermeture de son usine sud… Et les élus découvrent avec stupeur que ces entreprises peuvent partir quand elles veulent, sans rendre un seul sou des subventions qu’elles ont touchées et en laissant derrière elles autant de détresses humaines que de nuisances environnementales. Sur un piquet de grève, on a appris que le gouvernement aurait avoué, lors d’une réunion avec les syndicats, leur manque d’emprise sur les industriels : « On ne convoque pas Arkema, c’est eux qui nous convoquent. »
Reste donc à gérer l’après… Pour Vencorex, la dépollution de la friche industrielle aurait un coût astronomique selon le président de la Métropole Christophe Ferrari : 3 milliards d’euros...(Le Daubé, 5/12/2024). Selon les syndicats, la seule obligation de l’entreprise sera d’arrêter et vider les installations et de mettre une barrière autour du site avec des panneaux « Accès interdit ». Les profits sont privés, la dépollution sera publique… Du côté de la plateforme de Jarrie, on a souvent évoqué dans ces pages l’obligation pour Arkema de pomper la nappe phréatique en continu afin de la dévier et que les nombreux polluants présents ne pourrissent pas les puits de captage de l’eau potable de Grenoble. Si l’industriel finit par fermer le site en entier, comme les syndicats le pressentent, qui payera ce pompage ? Encore et toujours l’argent public...
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