Accueil > Février / Mars 2015 / N°29

Qui a « profité » des années Destot ?

La phobie administrative a encore fait parler d’elle. Abderrahmane Djellal, ancien président de la Mission locale, vient de faire un chèque de 15 695,06 euros à la Ville de Grenoble. La nouvelle majorité grenobloise a constaté « dans la comptabilité de l’association Mission locale de Grenoble et dans celle de la Ville, la prise en charge des mêmes frais de déplacement ». Pour se défendre, Djellal, l’ancien adjoint à l’économie sociale et à l’insertion a plaidé la « négligence » et a remboursé sans faire de chichis la Ville de Grenoble, en tous cas en ce qui concerne les doubles règlements qu’on lui a reprochés (c’est laborieux à éplucher, des années de comptabilité...). Cette combine est d’autant plus savoureuse à découvrir quand on se replonge dans une interview donné par Djellal au site Place Gre’net (16/04/2014) suite à une motion des salariés de la Mission locale dénonçant « l’importante dégradation de leurs conditions de travail, un manque de moyens et de reconnaissance, les pressions et un malaise grandissant au sein de ces structures chargées d’accompagner vers l’emploi les jeunes âgés de 16 à 25 ans. » Pour contre-attaquer, le président de la structure affirmait qu’il a « largement amélioré les conditions de travail, mais aussi les salaires. (...) Ils ont tous des salaires bien plus importants qu’il y a dix ans. Chaque fois qu’il est possible, on attribue une prime ». À l’époque, on n’avait pas compris qu’il parlait aussi de lui. « Je ne vais pas aller sur la place publique de Grenoble étaler tous les avantages qu’ils ont… Ce n’est pas ma façon de faire ». On comprend d’autant mieux cette façon de faire depuis qu’on sait que les « avantages » profitaient aussi au président. Il est également intéressant de relire la prose du plus zélé défenseur de Kim Jung Destot, celui qui avait écrit sans rire « Michel Destot, en premier de cordée, nous a fait gravir tant de sommets par tous les temps en ne laissant personne sur le bord de la route » (voir Le Postillon n°22). Au mois de décembre, il lui rendait encore hommage dans Le Daubé (16/12/2014) : « Michel Destot, qui n’a qu’une idée et qu’une passion : voir sa ville tirée vers le haut au profit de tous les Grenoblois ». Et surtout au profit de qui ?