Accueil > Printemps 2025 / N°76

Vive le courrier postal !

Dans cette page, il est beaucoup question de courrier postal, surtout parce qu’on en a reçu pas mal et aussi parce qu’il y a une proposition de relancer la correspondance postale. Et malgré le racket effectué par La Poste sur les timbres postaux (ayant pris 200 % en 20 ans), ça nous semble une excellente idée.

À défaut d’habiter dans la Cuvette : abonnez-vous !

Alors oui, évidemment, s’abonner au Postillon est une bonne idée si on n’a pas le réflexe de l’acheter dans un point de vente (on l’a dit, on le répète : si vous y pensez achetez-nous au numéro, plus nos points de vente en vendent, plus ils le mettent en avant, donc plus des personnes peuvent tomber dessus par hasard). Mais les courriers suivants sont encore plus intéressants pour nous. Provenant d’un peu partout en France, ils laissent entrevoir un énorme potentiel de lecteurs et lectrices en plus, tous les étrangers n’habitant pas dans la Cuvette mais intéressés par nos écrits. Il y a d’abord ce courrier envoyé depuis la Creuse : « Très loin de Grenoble, je voudrais quand même m’abonner à votre journal que je trouve super  » Et puis, F. qui s’abonne en expliquant : « La découverte de votre journal sur le net a été une très agréable surprise que j’aimerais bien prolonger par sa lecture version papier. (…) Je n’habite pas du tout votre région – pardon de l’offense mais le mot “Grésivaudan” m’était parfaitement étranger il y a encore quelques minutes, et j’aurais doucement souri en l’entendant, et juré qu’il s’agissait d’une erreur de prononciation de l’ancien “Gévaudan” (...)  » Enfin, on a été touchés par le courrier de M., qui constate avec pertinence : « Grenobloise expatriée dans la Drôme, votre journal me permet de rester connectée à l’actualité et aux enjeux de la cuvette. En plus de me faire rigoler comme aucun autre medium d’info, vous m’avez ouvert les yeux sur des sujets ou des perspectives bien plus larges que notre chère agglo. Du coup il m’est indispensable de pouvoir le lire et comme je ne peux pas toujours demander à mes ami.e.s de faire la mule, voici ma demande d’abonnement. »

Fayoti, fayota

Dans la déprime hivernale propre au mois de décembre, les nombreux courriers postaux reçus nous ont fait chaud au cœur. Par contre, on se retrouve encore et toujours avec ce problème récurrent de ne recevoir que – ou presque – des courriers louangeurs et positifs. On apprend que des gens sont mécontents de notre production par paroles rapportées ou par de courtes discussions entre deux portes, mais jamais par des courriers un peu développés. C’est notamment vrai pour notre article du dernier numéro « L’éléphant (du déferlement technologique) dans la pièce (de l’anti-fascisme) » qu’on avait aussi écrit pour susciter du débat sur ces questions.
Les retours, de la part de lecteurs ou des médias indépendants à qui on avait envoyé le texte pour ouvrir la discussion, ne sont venus que de personnes en accord avec ce qu’on a écrit. Pour le débat, on attend donc toujours des contradictions argumentées… En attendant, on ne peut que vous faire lire des courriers enthousiastes, comme celui de C. : « Je me doute que vous n’attendez pas l’assentiment de vos lecteurs et lectrices pour continuer votre travail, mais… J’ai tout de même envie de vous remercier pour l’article “L’éléphant dans la pièce” du n°75. Je ne compte plus le nombre de “oui”, “bien sûr”, “d’accord”, “évidemment” qui parcourent l’article tant j’adhère à toute votre analyse. »
C’est pas mal, mais P. est encore plus fayote : « J’écris suite à la lecture du “dossier Nord Isère” du dernier numéro, et plus particulièrement à propos de l’article “L’éléphant dans la pièce”. Je me suis surprise à me sentir toute remuée, émue par ce texte, j’ai voulu comprendre pourquoi et vous le partager. Ce n’est pourtant pas, a priori, un article tire-larmes ! En fait, c’est qu’une fois de plus vous mettez des mots sur des principes qui résonnent, des idées qui m’accrochent et des questions que je ne me posais pas. Bref, l’impression que vos textes font comme de la netteté, la mise au point sur des trucs un peu nébuleux dans mon esprit. Comme ce soulagement qui nous prend quand on a un mot sur le bout de la langue depuis un moment et qu’enfin il nous revient. (…) Je voulais donc vous dire merci, pour cette fois et toutes les autres où vos mots m’apportent tant – matière à réflexion et émancipation.  » Pour que nos chevilles dégonflent, vous savez ce qu’il vous reste à faire : nous envoyer des critiques !

Laissez-nous traîner

Laisser traîner des Postillons (actuels ou anciens) un peu partout, ça peut être utile, comme nous l’explique ce courrier de C. : « Je découvre par hasard un ancien numéro (le 67) que mon frère m’avait laissé et que j’avais mis de côté. Jusqu’à hier où je l’ai – enfin – lu avec de plus en plus d’intérêt au fil des pages et des articles… Une indépendance qui est tellement rare ! Et voilà… Je m’abonne à partir du numéro 75 que j’attends avec impatience.  »

La relance de la correspondance épistolaire

« Cher Popo. Je t’écris car j’ai besoin d’aide pour accomplir un grand projet et je pense que tu es la bonne personne, toi vieux ringard qui n’utilise même pas de téléphone portable et qui rêve de réinstaller des cabines téléphoniques. Mon rêve à moi est très simple : relancer la correspondance épistolaire, c’est-à-dire que tout le monde se mette à m’envoyer des lettres, et qu’ils s’en envoient les uns les autres à tour de bras, qu’ils se racontent leurs vies, leurs blagues, leurs médisances dégueulasses, leurs tromperies honteuses, leurs projets idiots, leurs émois doucereux, leurs considérations philosophiques, tout ça sur du papier, dans des enveloppes et sans qu’aucune de ces mignonnes et dégueulasses petites choses intimes ne soit collectée, déchiffrée, codée et revendue par des intelligences douteuses. Ce serait bien non ? Vous l’avez compris, nous nous devons de collaborer. Pour ce faire, c’est très simple, vos lecteurs n’ont qu’à m’écrire à moi, deux pages c’est bien (pas forcément des trucs intéressants), en adressant le courrier à vous, qui me ferez suivre, et puis ceux qui veulent, je leur réponds. Et hop, j’attends vos courriers. » Écrire à Gertrude, c/o
Le Postillon, 42 av. Jean Jaurès,
38600 Fontaine.

À défaut de manifs : abonnez-vous !

Sale période pour les manifs… donc pour les ventes du Postillon. Heureusement N. a une bonne idée : « À la frontière de la cuvette, je me procurais votre fabuleux journal le plus souvent en manif. Ayant confiance en l’approche du grand soir, nous n’aurons probablement plus à nous croiser en manif. Soit nous aurons pu parachever la révolution française en détrônant la bourgeoisie qui a remplacé la noblesse ; ou bien, je n’ose l’imaginer, c’est la République qui ne sera plus, et n’aurons plus seulement le risque de se faire énucléer ou amputer dans le cas où nous souhaiterions manifester notre mécontentement. Dans les deux cas, je préfère prendre les devants en m’abonnant au Postillon. »