En mai, Joël Pommerat est venu pendant une semaine à Grenoble pour présenter son spectacle de 4h30 autour de la Révolution française, Ça ira (1) Fin de Louis. La bande à Piolle a adoré et, comme d’habitude, s’est enflammée sur les réseaux sociaux à propos de ce « magnifique théâtre ». Mais la vie est parfois ingrate. Quelques jours plus tard, Pommerat a fait paraître une tribune dans Libération pour dénoncer la politique culturelle menée par Piolle, qui lui ferait « désespérer un peu plus encore de la situation politique de notre pays par leurs actions et leurs propos ». Rien de moins. Ce pamphlet de Pommerat reprend à peu près les éléments de langage anti-piolliste du PS local, mettant sur le même plan la baisse de subventions à des structures millionnaires pouvant continuer leurs activités (la MC2 ou les musiciens du Louvre), et l’arrêt de subventions à des petits festivals entraînant leur mort (Quartier libres, Vous êtes bien urbain, Mistral Courant d’Airs). Emporté par son élan, le réalisateur dénonce le « populisme » de Piolle. Ce mot très apprécié par l’élite médiatico-politique a une connotation très péjorative. « Populisme » est souvent associé à quelque chose de limite « fasciste ». Pourtant il désignait historiquement certains mouvements révolutionnaires de la deuxième moitié du XIXème siècle, plus attachés aux intérêts du « peuple » qu’à ceux de « l’élite ». Piolle pourrait donc se sentir honoré d’une telle « insulte » : le problème, c’est que Pommerat se plante et que la politique culturelle menée à Grenoble n’a rien de « populiste ». Elle est juste « austéritaire » et peu compréhensible.
Le Postillon ?
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