Pour le résultat de chaque élection, la préfecture invite la presse et les élus à un moment mondain. Les résultats tombent en direct sur des écrans, et les politiciens les commentent aux journalistes. Le 23 avril, c’était ma toute-toute première soirée électorale. J’ai vu les immenses lustres de la préfecture et les tables remplies de champagne et de petits-fours. J’ai vu Michel Destot errer longuement dans les couloirs à la recherche d’un micro pour exposer ses brillantes analyses. J’ai vu des étudiants en journalisme se balader avec une caméra en sautant sur tout le monde, brasser du vent pendant trois heures pour réaliser un direct aussi vide qu’un live de BFM TV. J’ai vu des membres de la préfecture se féliciter qu’un de leurs tweets ait été repris par Beauvau (le ministère de l’Intérieur). J’ai vu le politologue Olivier Ihl faire les mêmes commentaires que les autres politologues. J’ai vu les soutiens de Macron arriver, forcément contents, mais sans sauter de joie. Car surtout, je n’ai pas vu d’émotion, pas de larmes, pas de cris, pas de visages bouleversés. Je n’ai vu ni passion, ni ivresse. J’ai vu la République dans tout ce qu’elle a de rationnel, de triste, de fade, de convenu, de froid. C’était prévisible, sans doute. Qu’est-ce que j’attendais ? Qu’une manifestation parvienne dans ces salons feutrés ? Qu’Olivier Ihl donne un coup de poubelle au préfet ? Que des élus bourrés sortent de leur langue de bois ? Qu’un lustre se casse la gueule ?
Le Postillon ?
Le journal papier Le Postillon
Après avoir existé entre 1885 et 1886, Le Postillon a ressurgi depuis mai 2009, avec pour unique business plan d’occuper le créneau porteur et néanmoins complètement délaissé de la presse locale critique. Devant l’ampleur de la tâche, nous nous concentrons sur des sujets locaux et parlons presque exclusivement de Grenoble et sa cuvette. Aucune association, organisation ou parti politique n’est parvenu jusqu’ici à nous convaincre de devenir son journal de propagande. Et malgré les nombreuses sollicitations, nous avons refusé toute entrée dans notre capital : nous sommes donc complètement indépendants.
Le site internet du Postillon
Bienvenue sur un SITE-ARCHIVE. Le Postillon n’est pas un média internet, mais uniquement un journal papier de Grenoble et sa cuvette. À contre-courant de la vague numérique, nous tenons à faire exister avant tout un objet dans la vraie vie, qui sent l’encre et qu’on peut se passer de main à main.
Plutôt que de se fatiguer les yeux derrière un écran, nous vous conseillons vivement de vous procurer les exemplaires papier de notre journal (voir « Où le trouver ») que vous pourrez ensuite tranquillement déguster sur une terrasse au soleil ou sous la couette.
Si nous avons décidé de réaliser ce site, c’est pour que les internautes s’intéressant aux sujets que nous avons traité puissent trouver nos écrits. Vous ne pourrez pas poster de commentaire car nous ne voulons pas perdre notre temps à modérer. En revanche, nous lirons avec plaisir toutes vos réactions, emballées ou énervées, par courrier postal ou par mail.
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