Accueil > Décembre 2013 / N°23

Carignon bégaie

« La ville devient impossible : chaque jour, ce sont des sacs qui sont arrachés aux ménagères, chaque soir ce sont des cambriolages et chaque nuit, des bagarres agitent la ville. À cela, il faut ajouter les vols de voitures, de bicyclettes, les déprédations d’immeubles, des larcins de tous ordres qui rendent bien souvent la ville invivable... » . Serait-ce le contenu d’un tract pour les élections municipales 2014 ? Un tract oui mais glissé dans les boîtes aux lettres grenobloises pour les législatives de... 1978 (source : le journal Ville ouverte, n°40 mars 1978.) L’auteur de ce dépliant n’est autre que le moustachu de l’époque : Alain Carignon, alors conseiller général de l’Isère. Trente-cinq ans se sont écoulés et voilà ce que l’on peut lire aujourd’hui sur un tract de l’UMP distribué à l’automne 2013 : « Aucun quartier de Grenoble n’est épargné par la montée de l’insécurité. Le quartier des Eaux Claires, que la municipalité a aussi attaqué par sa bétonisation à outrance est désormais atteint par les voitures brûlées et l’insécurité comme tant d’autres ! (…) La délinquance est désormais partout chez elle à Grenoble. (…) Aux Eaux Claires six voitures et un scooter ont été incendiés dans le quartier ces derniers jours. Des squatters récalcitrants, des dealers rôdant à proximité du lycée des Eaux-Claires (...) Des zones entières de la ville longtemps épargnées, sont rattrapées par la délinquance : le Village olympique, l’Île verte et le centre ville, avec des agressions et la prostitution ».
Le bonhomme n’a pas changé de refrain en trente-cinq ans mais au moins il s’est rasé la moustache.