Autour des poubelles et du tri, les idées innovantes et « disruptives » s’enchaînent. La dernière sur laquelle on est tombé est comme à peu près toutes les autres : à jeter. C’est des étudiants de Grenoble école de management qui ont créé une nouvelle ordure. Ça s’appelle Ficha (le verlan d’affiche) et le concept n’est pas très original : récompenser les bons citoyens qui font bien le tri sélectif en leur donnant des bons cadeaux. Pour y parvenir, Ficha vend un « conteneur connecté » appelé « cocon » (on remarquera que la véritable abréviation – tant au niveau de la grammaire que du sens – serait plutôt « con-con »). Les businessmen de Ficha tentent de vendre leur « cocon » à des syndics ou bailleurs sociaux afin qu’il soit mis dans le local à poubelles. Laissons leur publicité expliquer la suite : « Je m’adapte à vos poubelles de tri pour vous offrir une expérience de tri unique ! Apportez moi votre tri et je vous informe sur sa qualité et l’empreinte carbone associée. Et c’est pas fini ! Je vous offre des points en fonction que vous pourrez échanger contre des récompenses directement sur l’application ainsi que toutes les informations de votre résidence. » Au final, l’utilisateur reçoit des messages comme : « Bonjour Sophie. Vous êtes au niveau sept. Douze kilos de CO2 économisés. Encore deux kilos pour débloquer votre prochaine récompense ! » Bref, une idée dans la veine de Cliiink ( Le Postillon n°57) où la transformation infantilisante de déchets en chèques-cadeaux est vendu comme de l’écologie. Cerise sur le conteneur : les bons écocitoyens sont ensuite classés « trieur embusqué », « trieur habile » ou « jeune trieur padawan ». En tant que trieur « sensei », on aimerait que Ficha aille directement rejoindre les poubelles de l’histoire.
Le Postillon ?
Le journal papier Le Postillon
Après avoir existé entre 1885 et 1886, Le Postillon a ressurgi depuis mai 2009, avec pour unique business plan d’occuper le créneau porteur et néanmoins complètement délaissé de la presse locale critique. Devant l’ampleur de la tâche, nous nous concentrons sur des sujets locaux et parlons presque exclusivement de Grenoble et sa cuvette. Aucune association, organisation ou parti politique n’est parvenu jusqu’ici à nous convaincre de devenir son journal de propagande. Et malgré les nombreuses sollicitations, nous avons refusé toute entrée dans notre capital : nous sommes donc complètement indépendants.
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