Idéalement situé, à cinq minutes en vélo de la mairie, à dix du centre-ville... Le sympathique « quartier-village » de l’Abbaye dispose de quantité d’atouts pour attirer les investisseurs et les haut-revenus. Encore faut-il en chasser les pauvres, faisant notamment partie de la communauté des gens du voyage, qui le peuplaient auparavant. L’association Droit au logement (Dal) a fait l’accablant décompte des logements sociaux « perdus » par ce quartier en douze ans. En 2012, il y avait 596 familles logées en HLM à bas loyer sur le quartier (198 dans le groupe Moyrand, 264 dans les Vieilles cités et 142 à Chatelêt). En 2024, il n’y a plus que 216 logements sociaux (effectifs ou en construction) dont 116 ont été reconstruits, plus chers et plus petits (« en moyenne de 20m2, selon le Dal »). Ça fait de toute façon 380 logements sociaux en moins… L’opération emblématique de ce quartier, c’est la requalification des « Vieilles cités », les fameux « volets verts », faisant partie des plus vieux logements sociaux de Grenoble (voir Le Postillon n°50). En début d’année 2024, la Ville a annoncé avoir vendu 12 immeubles des vieilles cités au promoteur immobilier Ogic, appartenant à la « holding familiale d’investissements » Dentressangle. Le côté « familial » ne l’empêchant pas de gérer un « actif net » évalué à « trois milliards d’euros » et comprenant notamment Tessi, une boîte grenobloise accompagnant les entreprises dans la « numérisation de tout ou une partie de leurs activités ». On comprend que la volonté de ce genre de groupes ne soit pas de proposer des logements sociaux abordables : les futurs logements réhabilités sont annoncés autour de 4 000 euros le mètre carré. Un prix exorbitant pour le quartier qui va donc devoir gagner en branchitude. Ainsi peut-on voir le très décrié projet de requalification de l’avenue Jeanne d’Arc (menant aux Vieilles cités) par la mairie de Grenoble comme un premier pas vers un changement de standing du quartier. Car on attire bien plus les haut-revenus avec des Chronovélos qu’avec des routes défoncées.
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