Accueil > Hiver - Printemps 2022 / N°64

La Poste, on a tous à y râler

En France, qu’est-ce qui augmente presque aussi vite que la fortune des millionnaires ? Le prix du timbre pardi ! Quand nous avons lancé ce journal, on payait moins d’un euro pour envoyer notre journal (d’environ 110 grammes) en tarif écopli, autour de 80 centimes environ (on se souvient pas exactement). Douze ans plus tard, avec les nouveaux tarifs 2022, c’est 2,78 euros [1]. Après ce plus-que-triplement, on ne devrait pas attendre longtemps (un, deux, trois ans ?) pour que le prix dépasse les trois euros et donc le prix du journal ! Bientôt on proposera un abonnement à des timbres et on offrira un journal avec. Est-ce que cette délirante augmentation a au moins amélioré la qualité du service ? Bien au contraire, mon capitaine, notamment sur Grenoble. Depuis mi-décembre, une nouvelle organisation de travail a été mise en place, entraînant un bordel gigantesque et des courriers distribués des semaines plus tard ou finissant dans les poubelles. C’est la nouvelle technique dite des « tournées sacoches » où le tri de la tournée n’est pas fait par la personne qui la distribue. Une séparation qui complique la bonne réalisation du travail, d’autant plus quand une majorité des employés sont des intérimaires ou des CDD. À cause de ce chamboulement imposé contre l’avis des agents par la direction de la Poste, « facteurs et guichetiers subissent le mécontentement des usagers et les incivilités se multiplient à leur égard » selon le syndicat Sud-PTT, qui a déposé un préavis de grève illimitée. Peut-être qu’en triplant encore le prix du timbre, il n’y aura plus rien à distribuer et donc plus de problème.

Notes

[1Pour nos envois groupés d’abonnés, on bénéficie toujours d’un tarif associatif heureusement pas aussi délirant.