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Articles de ce numéro

  • « En tant que dealer, je suis un macroniste en puissance »

    Sur le débat estival grenoblois de la légalisation du cannabis, on entend beaucoup les politiques et un peu les consommateurs enthousiastes. Mais il existe des personnes particulièrement concernées dont on ne connaît pas l’opinion : les dealers. Le Postillon a décidé de faire témoigner l’un d’entre eux.
    On l’appellera Ali. Il est quarantenaire et « dans le business » depuis le collège. L’ancien petit dealer de cannabis d’une cité grenobloise, installé maintenant dans un autre quartier, a gravi progressivement les échelons, au point de gérer désormais son propre réseau, en partenariat avec quelques associés. Polyconsommateur - « coke et shit, occasionnellement MDMA » - mais « petit consommateur », insiste-t-il, il vend « de tout sauf de l’héroïne » : cannabis, cocaïne, ecstasy, amphétamine, LSD, kétamine... Avec ses plus de 25 ans d’expérience dans ce milieu, il nous donne son avis à propos de la légalisation, mais surtout « raconte l’histoire d’un destin ».

  • Colas-Roy et les prud’hommes : un amour impossible

    Comme tout bon macroniste, Jean-Charles Colas-Roy est censé ne pas trop aimer les méchants prud’hommes, qui embêtent tant de nos héros-chefs-d’entreprise. Et pourtant, le nouveau député de la troisième circonscription de l’Isère a attaqué H3C-énergies au tribunal des prud’hommes - entreprise qu’il a cofondée -, en lui demandant près de 400 000 euros. C’est l’histoire d’un amour impossible entre un homme et une institution judiciaire, un amour inachevé, un amour qui n’aurait jamais dû être connu.

  • Émilie Chalas, directrice générale des sévices budgétaires

    Celle-là, on ne l’avait pas vue venir. Non seulement Émilie Chalas n’était pas engagée en politique, mais en plus elle n’est même pas scientifique. Autant dire que la nouvelle députée de la troisième circonscription détonne dans le monde politique grenoblois. Comme tous les macronistes, elle représente la « société civile » : avant d’aller à l’Assemblée nationale, elle n’occupait qu’un modeste poste de directrice générale des services de la Ville de Moirans. Dans cette ville de 8 000 habitants, elle a appris à réduire les coûts et sabrer dans les effectifs : une politique qu’elle compte bien accompagner au niveau national.

  • Le contrat aidé d’Hugelé

    Neuf sur dix. Carton presque plein. En Isère, La République en marche (LREM) a frôlé de peu le grand chelem aux élections législatives. Sur les dix circonscriptions du département, une seule leur a échappé : la quatrième, la plus grande, celle qui recouvre une partie du Sud-grenoblois, le Vercors, le Trièves, la Matheysine, le Beaumont et l’Oisans. Alors imaginez la déception pour le seul candidat LREM qui a échoué.
    Fabrice Hugelé est l’unique loser macroniste isérois. Ça doit pas être facile : heureusement qu’il occupe un curieux emploi à la Semitag.

  • Si vous ajoutez à ça les mouches et l’odeur

    À côté d’une voie rapide, d’une décharge ou dans un lieu toujours à l’ombre : les terrains pour accueillir des « gens du voyage » se situent souvent dans des endroits pas très accueillants. À Villard-Bonnot, six familles de gens du voyage vivent depuis près de vingt ans à côté d’une usine de compostage. C’est pas du compostage de baba cool, avec des épluchures et des lombrics. À Terralys – c’est le nom de l’usine -, ils compostent des boues de station d’épuration, des déchets industriels et autres joyeusetés, qui entraînent aux alentours une puanteur prononcée et de fréquentes proliférations de mouches. Ça fait pourtant bientôt vingt ans que les Bony habitent à moins de cent mètres de cette filiale de Suez environnement. Récit d’une galère sans fin.

  • De l’eau, il y en a pour STMicro

    Depuis cet été, le département est en « alerte sécheresse », impliquant quelques restrictions d’utilisation de l’eau potable pour les particuliers ou les agriculteurs. Rien par contre pour des gros consommateurs comme le producteur de puces électroniques STMicroelectronics.
    La multinationale abreuvée par l’argent public, qui vient de faire son entrée dans le CAC 40, consomme déjà aujourd’hui près de cent litres d’ « eau de qualité incroyable » par seconde sur son seul site de Crolles. Ce n’est qu’un début : un projet d’agrandissement implique un quasi-doublement de sa consommation d’eau ! Ces velléités ne semblent pas déranger les autorités, qui ont donné leur feu vert à la création d’une « nouvelle unité de fabrication » de semi-conducteurs.
    Au dix-neuvième siècle, l’eau était considérée comme un bien commun. Quand Aristide Bergès s’est mis à détourner des rivières pour alimenter des usines, des paysans l’ont poursuivi en justice pour cet accaparement. Si le premier procès a donné raison aux paysans, le second a vu la victoire de l’industriel. Et c’est depuis ce temps-là que les industriels disposent de l’eau comme ils l’entendent, en ignorant les « alertes sécheresse » et les incitations à économiser ce bien commun. Un article en deux temps pour faire des liens entre Bergès et STMicro, les patates et les semi-conducteurs, les nappes phréatiques et les intérêts industriels supérieurs.

  • Dernier jardin avant l’autoroute

    Il était une fois, trois immeubles aux toits de tuiles rouges : le premier est au nord, le troisième est au sud. Ils n’ont que trois étages, le linge sèche aux balcons. Autour, derrière, la végétation déborde. « On doit être bien, là-dedans »... J’étais à l’atelier vélo installé juste en face, à les regarder. Des immeubles désuets et charmants, au milieu des barres monumentales de la cité Mistral et adossés au talus de l’A480, c’était rafraîchissant, ça ne pouvait pas durer. « Ils vont les détruire, dit Ali. Pour élargir l’autoroute ».

  • La novlangue du CEA

    Appelons-le Gaspard. Après ses trois ans de thèse au CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), Gaspard aurait dû continuer à bosser dans l’industrie, ou monter une start-up. Oui, mais voilà, Gaspard, il n’a jamais compris ce qu’il faisait là-dedans. Il a du mal à expliquer son aversion pour ce monde-là, Gaspard. Des fois la sensibilité ça ne s’explique pas. C’est comme la novlangue : par contre ça, Gaspard, ça l’a toujours beaucoup amusé.

  • POUBELLES DE RICHES, POUBELLES DE PAUVRES

    Hier, on retrouvait sous nos pieds des fossiles et des pièces de monnaie. Demain, ce sera du plastique. Sachets, jouets ou bouteilles seront autant de traces de notre passage sur Terre. Flatteur, hein ? Alors avec un peu d’avance, on a enfilé nos gants d’archéologues (roses) et on a fouillé quelques poubelles grises. On vous présente l’intérieur de quatre poubelles prises au hasard, trois dans la banlieue plutôt populaire d’Échirolles, et trois dans la commune huppée de Corenc. Des mégots pour les pauvres, des Nicopatchs pour les riches... Est-ce que l’intérieur des poubelles raconte différents mode de vie, des écarts de richesse ? On vous laisse juger.

  • L’artifice de l’intelligence

    À Grenoble, depuis deux siècles, on est vachement intelligents. Artificiellement, surtout.

  • Sabordage autogéré et participatif de la néo-démocratie grenobloise

    Lors de l’université d’été des mouvements sociaux, organisé par l’association Attac fin août à Toulouse, Éric Piolle a fait le beau. Pour résumer une de ses interventions, le maire de Grenoble écrit sur Twitter : « Le @gouvernementFR attaque au tribunal notre outil de participation citoyenne. Nous irons au bout et j’espère que nous gagnerons ». Ce qu’il omet de dire, c’est que leur « outil de participation citoyenne » n’a pas besoin du gouvernement pour être sabordé : en la matière, la mairie pratique pour une fois une autogestion exemplaire. Petite explication détaillée.

  • Grenoble école de 33 000 €

    Lors de la cérémonie de départ des étudiants de troisième année, Grenoble école de management a demandé aux jeunes diplômés de résumer leur « aventure » dans la business school en un mot. Le résultat est marrant et instructif sur le montant des frais d’inscription.

  • Vallini toujours plus audacieux

    Vallini toujours plus audacieux
    Après avoir soutenu les candidats du parti socialiste jusqu’au bout des législatives, l’ex sous-ministre André Vallini a cofondé début juillet « Démocratie vivante », un « club de réflexion pro-Macron de gauche ». Vallini, il aurait peut-être rejoint le maquis en 45 après mûr examen.
    Vallini retourne au bordel
    Élu sénateur en 2011, Vallini regrettait quelques mois après devant un micro indiscret qu’ « il ne se passe rien » au Sénat, ce « bordel des années 30 ». Et (...)

  • Pot de départ à Saint-égrève

    Après huit années à la direction du CHS de Saint-égrève (l’hôpital psychiatrique), Pascal Mariotti est promu à la tête de l’hôpital du Vinatier à Lyon. Ce candidat PS malheureux à la mairie de Moirans, proche du député Olivier Véran, aurait fait un parfait conseiller ministériel aux restrictions de budget dans un gouvernement en panne. Hélas pour lui, Véran - pressenti pour être ministre de la Santé - est resté simple député.

  • Libérez les piétons enfermés dans les voitures !

    Demander aux cyclistes de respecter le code de la route, c’est un peu comme demander aux promeneurs de passer le permis de chasse pour circuler en forêt.

  • Retour de la saison des caméras

    Après avoir promis de démonter les caméras de surveillance avant leur arrivée au pouvoir, Piolle s’était rebiffé et avait assuré qu’aucun nouvel engin de surveillance ne serait installé sur la voie publique. Et pourtant : en plein cœur de l’été, un nouveau mât, puis une nouvelle caméra toute belle ont poussé en plein milieu de la place Saint-Bruno. Le tout, bien entendu, sans aucune annonce ni information. Un petit problème de dissonance entre les annonces et les (...)

  • La noix connectée : Sylha

    116 ans après la création du concours Lépine, le fameux concours français d’inventions, Le Postillon lance son propre challenge, dénommé le concours de la noix connectée. À chaque numéro, nous honorerons l’innovation grenobloise la plus stupide du moment, celle qui pique le bon sens et la décence ordinaire. Les postulants étant chaque jour plus nombreux, la sélection d’un seul lauréat est un combat acharné ; aussi réclamerons-nous votre indulgence.

  • Les ultra-traileurs ont besoin d’hélicos

    Pour faire le beau devant les appareils photo avec sa belle tenue fluo ultra-lègère, il y a du monde, mais pour faire quelques portages « à l’ancienne », il n’y a plus personne.

  • Un Iphone, une balle

    Car demander aux promeneurs de participer à la baisse des accidents de chasse, c’est un peu comme demander aux cyclistes de moins se faire renverser par des voitures : ça occulte le fait que certains ont un flingue (ou une bagnole) et les autres pas.

  • Un Yoga du rire pour faire passer les ordonnances ?

    Du 5 au 7 octobre prochain, Grenoble accueillera le 21ème congrès national des Femmes chefs d’entreprise. Entre une visite de Minatec et une soirée à la Belle électrique, les patronnes auront droit à une journée de conférences et d’ateliers autour de la « santé du dirigeant d’entreprise ». Pendant que les conjoints de ces dames pourront jouer au golf à Saint-Quentin-sur-Isère ou visiter les caves de la Grande Chartreuse, les dirigeantes d’entreprise suivront un « réveil musculaire » avec des rugbywomen, (...)

  • Qu’il est beau mon glacier !

    Cet été, une brève de l’AFP nous a appris que la station des Deux Alpes va « installer des canons à neige pour protéger le glacier ». Situé entre 3200 et 3600 mètres, ce fameux glacier est visiblement dans une très petite forme, comme on peut le voir sur cette vue de webcam prise fin août. Mais si la station a décidé d’installer des canons grâce à l’argent des contribuables de la région (voir Le Postillon n°39), ce n’est pas pour « protéger le glacier », mais bien ses bénéfices. La station des Deux Alpes a (...)