Grenoble est la capitale du bien vivre ! En juin, un forum international pour le bien vivre – prononcez plutôt « buen vivir », c’est plus tendance – se déroulera sur le campus, co-organisé par CCFD-Terres solidaires (Comité catholique contre la faim et pour le développement), l’Université Grenoble-Alpes, la métropole et la Ville de Grenoble. Notre bon maire de Grenoble évoque d’ailleurs souvent cette notion de bien vivre ou de mieux vivre. Pendant la campagne des municipales, Piolle promettait « de faire gagner Grenoble pour que notre ville soit celle du mieux vivre ». Depuis il fustige régulièrement – à raison – l’indicateur de richesse qu’est le Produit intérieur brut parce que « le PIB mesure tout sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue » selon les mots de Robert Kennedy en mars 1968. « Il est grand temps qu’on se choisisse des indicateurs pour mesurer le bien-être de nos sociétés, qu’on délaisse le PIB pour se choisir des indicateurs qui ont du sens », explique le maire écolo sur Facebook (31/01/2018). C’est d’ailleurs le but du forum organisé en juin.
Mais cette mise en avant du bien vivre est-elle une simple opération de communication pour le maire de Grenoble ? Pas du tout ! En 2016, la mairie annonçait un mal nommé « plan de sauvegarde » des services publics locaux, avec plus de cent suppressions de postes. Si le maire Piolle rejetait la faute sur l’austérité imposée par le gouvernement, il annonçait vouloir « tourner le dos aux vieilles habitudes » et « créer le service public du XXIème siècle ». Deux ans plus tard, on est allés rencontrer quelques-uns des 3 000 agents de la Ville de Grenoble pour les interroger sur leurs conditions de travail. Petit voyage au pays du « buen vivir ».