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Articles de ce numéro

  • « Malheureux de voir ces terres qui partent en béton »

    C’est une des figures des producteurs du marché de l’Estacade, connue à la fois pour sa verve, ses légumes bon marché et l’interminable file d’attente de ses clients. Agriculteur sur les terres limoneuses de Noyarey, Daniel a vu l’agriculture monter dans le train du « progrès  » et a décidé de rester à quai. À 73 ans, il cultive toujours – avec son « jeune » qui va prendre sa suite – ses légumes « à l’ancienne », sans plastique, sans trop de mécanique, et sans jour de vacances. Son témoignage est aussi un plaidoyer contre la bétonnisation de ces très fertiles terres de la plaine de l’Isère.

  • Jeunes paysans dans la silicon valley : le parcours du combattant

    «  Le plus beau jardin de France ». C’est ainsi que Louis XII qualifia le Grésivaudan lors d’une visite en 1507, charmé, paraît-il, « par la diversité de ses plantements, par les tours en serpentant qu’y fait la rivière Isère ».
    Aujourd’hui, les « plantements  » ne sont plus divers mais essentiellement dominés par le maïs et les noyers. Ces dernières années, de nombreux «  jeunes porteurs de projets agricoles » aimeraient s’installer dans la vallée. Un véritable parcours du combattant qui devrait se complexifier à cause de la pression foncière que subit la vallée avec l’agrandissement des usines de microélectronique. Retours d’expériences et analyse.

  • Jean François Clappaz, le jardinier artificiel

    Après une longue carrière dans l’industrie à la tête de l’entreprise familiale Clappaz SARL, œuvrant dans la mécanique de précision, Jean-François Clappaz a décidé de se reconvertir. Une décision radicale afin de tout donner pour son idéal : faire pousser du béton et avoir la satisfaction de nourrir les entreprises du territoire. Après un stage de « chargé de développement économique d’un pôle aéroportuaire » chez Elegia, il a trouvé un terrain pour lancer son activité : la vice-présidence à l’économie et au développement industriel de la communauté de communes du Grésivaudan. Et depuis : ça pousse ! Récit d’un changement de vie réussi.

  • « Grenoble, c’est le cerveau de l’armement »

    Pour défendre l’extension de ST, les élus (droite, gauche et écolos confondus) parlent de « souveraineté industrielle », sans jamais questionner les débouchés des puces produites dans le Grésivaudan. Il faut savoir que les puces d’objets électroniques « basiques » (simples ordinateurs, téléphonie 3G) ne sont pas produites en Europe car pas assez « rentables ». Ici, on ne produit que des puces à haute valeur ajoutée pour des applications high-tech toujours plus inutiles ou nuisibles (satellites d’Elon Musk, voitures autonomes, mouchards intelligents, téléphones dernière génération). Sont aussi concernées des armes sophistiquées, comme certaines utilisées par les Russes en Ukraine (drones, missiles, avions de chasse), sur lesquelles ont été retrouvés plusieurs composants de ST. Elle est belle, la « réindustrialisation » !

  • Ça manque d’eau... et d’arguments

    «  De l’eau, pas des puces !  » Le 1er avril dernier, 1 000 personnes ont manifesté – sous la pluie... – entre Brignoud et Crolles pour dénoncer «  l’accaparement des ressources par les industriels de la microélectronique ». Cette mobilisation importante pour une lutte naissante (et qui n’est soutenue par aucune organisation à l’exception de Lutte ouvrière et du syndicat CNT) a entraîné des réactions indignées d’élus, persuadés de la bonne volonté des multinationales ST et Soitec de prendre soin de l’eau, ce « commun infiniment précieux ». Avec les industriels de la microélectronique, les élus ont à peu près autant d’esprit critique qu’une gamine de quatre ans avec l’existence du Père Noël... Le Postillon tente d’être un peu plus sagace en commentant une vidéo de communication interne à ST sur ce fameux thème de «  l’eau  ».

  • Les magouilles fiscales de STMicro

    Suite à la contestation de l’extension de STMicro, centrée sur sa consommation d’eau pharaonique, tous les élus défendent la multinationale en relayant sa communication sur le futur recyclage de l’eau. Comment ne pas croire aux bonnes intentions de l’entreprise ? La preuve par ses multiples démarches pour alléger le budget de la France.

  • Où sont les chèvres ?

    Cet épisode m’a rappelé une vieille histoire. Raphaël avait retrouvé dans une maison abandonnée de La Tronche un vieux tract intitulé « SOS pour les bergers  » et me l’avait envoyé. Ce document datant de 1991 dénonçait : «  L’Office national des forêts (ONF), qui gère en France des milliers d’hectares, se base sur la loi de Colbert pour interdire le pâturage des troupeaux moyennant amendes de 3 000 à 6 000 francs. Les bergers de la Bastille, eux, prétendent que dès lors que l’équilibre naturel est respecté, des chèvres ne peuvent qu’entretenir la montagne. […] Les bergers de la Bastille ont donc besoin de votre soutien. Acheter leur fromage, c’est soutenir leur projet.  »

  • « S’il n’y a pas d’opposition, rien ne bouge »

    Pour chaque projet pouvant avoir des « conséquences sur la propriété privée, la population et son environnement », il doit normalement y avoir une enquête publique, censée informer les citoyens et leur permettre de donner leur avis auprès d’un « tiers indépendant  » : le commissaire-enquêteur. C’est une des activités de Gabriel Ullmann, bien connu dans notre département. Après s’être fait radier en 2018 suite à un avis défavorable sur le projet industriel d’Inspira dans le Nord-Isère, il vient d’obtenir sa réintégration par la justice. Le Postillon en profite pour lui poser trois questions sur des dossiers locaux traités dernièrement dans notre journal.

  • La métropolisation du foot

    Il y a plusieurs de façons de raconter l’histoire d’un territoire. Par exemple, pour parler du siècle qui vient de s’écouler en Matheysine, on peut se pencher sur ses clubs de football. Leur évolution raconte l’âge d’or puis la disparition des mines de charbon. Elles nous disent des manières de vivre et de socialiser dans ce territoire montagnard où désormais comme ailleurs, on fusionne et on centralise les structures. Alors qu’il vient de fêter ses cent ans, le club de La Motte-d’Aveillans est en train de mettre la clef sous la porte. Trois de ses anciens tauliers permettent au Postillon de faire un voyage ballon au pied.

  • Elle est belle la frange

    C’est une de ces « belles histoires » dont les médias raffolent. Depuis cinq ans, Hasni, alias « Street Coiff » coupe bénévolement les cheveux de sans-abris et autres personnes en galère dans la rue. Mais en dehors de la « belle histoire », la trajectoire et les aventures d’Hasni racontent aussi une partie du rapport contemporain aux pauvres et aux « quartiers ».

  • Quelles leçons de 1995 ?

    Des réformes des retraites, il y en a eu pas mal. Des victoires contre ces réformes, beaucoup moins. La dernière remonte à 1995 ; le mouvement avait duré à peine trois semaines et avait abouti au retrait total du plan Juppé. Plongée dans les archives du Daubé et de l’institut d’histoire sociale (IHS) pour comparer les deux mouvements à 28 ans d’écart.

  • Encore des maux, toujours des maux

    Quand on évoque les corps cassés d’ouvriers ne pouvant pas tirer jusqu’à l’âge de la retraite, on pense d’abord aux métiers surtout effectués par des hommes, avec des charges lourdes et des situations périlleuses. On pense moins à ces métiers imposant de répéter sans arrêt des petits gestes, pourtant facteurs de troubles musculo-squelettiques (TMS). C’est l’histoire de Valérie, invalide depuis ses 45 ans après avoir répété les mêmes gestes pendant 23 ans.

  • Les serviteurs du dieu innovation

    Mélange des mondes : dans le quartier Saint-Bruno, un incubateur de start-up accueille une messe hebdomadaire. Pour mieux évangéliser le marché ?

  • L’invasion des bornes de commande

    Quand il commandait des kebabs salade tomates oignons, Bastien aimait bien parler à des humains. C’est de moins en moins possible…

  • Déni de maltraitance au CEA

    Voilà des années que des syndicalistes du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) essayent d’alerter leurs chefs sur des cas de maltraitance. Il y a des enquêtes, des expertises, des comités, des lettres, des alertes. Et pourtant, rien ne bouge. Ah si : la direction attaque une expertise et fait du « harcèlement discriminatoire » sur les syndicalistes.

  • Toujours plus de routes, toujours plus larges

    Le Département dépense des millions pour augmenter le trafic sur la route du Trièves. Pendant ce temps-là, la finalisation de l’autoroute A51 est relancée par la candidature aux Jeux Olympiques des Alpes du Sud.

  • Les ingénieurs ne soignent pas les rages de dents

    Le Postillon poursuit son nouveau feuilleton participatif : des récits de situations ubuesques ou kafkaïennes vécues à cause du progrès qui ne s’arrête pas. Actes basiques impossibles faute d’avoir un téléphone portable, impossibilité de rentrer dans un lieu faute de smartphone, ou toutes situations connectées vécues virant à l’absurde. Pour les prochains épisodes, on compte sur vos témoignages !

  • Transition, attrape-couillon

    Depuis trois numéros, un chercheur mathématicien raconte sa prise de conscience récente sur les méfaits de son domaine de recherche (l’intelligence artificielle) et sa proposition d’étudier sérieusement l’option du «  démantèlement du numérique ». Pour cette fournée, il nous immerge dans une de ces innombrables causeries à la gloire de la technoscience et de la « transition  ».

  • Les Beaux-Arts dans de beaux draps

    Au cœur du mouvement de protestation printanier, il y avait deux écoles grenobloises : les architectes et les artistes. Ici, on s’attarde sur la situation critique de l’école des Beaux-arts, et ses nombreux agents en souffrance.

  • Noix connectée : Phoenix Health

    On n’arrête pas le progrès… et les inepties l’accompagnant. Le Daubé (5/5/2023) nous apprend que le lycée Stendhal a organisé une table ronde sur le thème de « la pollution numérique ». « L’objectif était de sensibiliser les lycéens à la pollution numérique dont l’impact écologique énorme est un sujet d’attention croissant. » Parmi les intervenantes, une certaine Mathilde Riant, post-doctorante au laboratoire Ageis (Autonomie, gérontologie, e-santé, imagerie et société), qui « a présenté une solution en (...)