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Articles de ce numéro

  • Grenoble je ne boirai plus de ton eau

    Parfois, les actualités s’entrechoquent. Alors que la consommation astronomique d’eau de STMicro Crolles est de plus en plus contestée, de récentes études documentent l’énorme pollution de la nappe phréatique de Grenoble. En cause : la « vieille » industrie de la chimie dont les effluents pollués dans le Drac et la Romanche contaminent toujours aujourd’hui la nappe à des échelles conséquentes, avec l’aval des autorités préfectorales. Des polluants sont même retrouvés dans les champs captants de la fameuse eau de Grenoble !
    Ces études posent question sur l’impact à long terme de la « moderne » industrie de la microélectronique, également très consommatrice de produits chimiques. Ses effluents, rejetés dans l’Isère avec l’aval des autorités préfectorales, pourraient bien saloper pareillement toute la nappe phréatique du Grésivaudan. Ce joyeux tableau se dessine alors que fin février, la cuvée 2023 de la sécheresse s’annonce déjà comme un grand cru. Plongeons dans les détails de la nouvelle guerre de l’eau grenobloise.

  • Comment STMicro pollue l’eau

    «  Mais qu’est-ce qu’ils en font de toute cette eau ? »
    Depuis nos articles sur le pillage de l’eau par les industriels de la microélectronique, on a eu plusieurs retours s’interrogeant sur le sort réservé à ce bien commun par STMicro ou Soitec. William trouve notre parallèle avec les méga bassines agricoles malvenu et nous demande : « C’est sûr que ce sont de grosses quantités d’eau, mais si ST s’en sert avant de la rejeter dans l’Isère, quel est le problème ?  »
    Le «  problème  », c’est que ST ne s’en « sert » pas comme d’une simple force motrice. L’eau qui arrive à ST subit de multiples maltraitances et pollutions avant d’être rejetée dans l’Isère. Et de récentes actualités laissent craindre que ces rejets n’aillent encore plus polluer les nappes phréatiques du coin. Voyons voir ça en détail.

  • « C’est impossible de raisonner leur fuite en avant »

    Et vous avez pensé aux employés ? Dès qu’on critique une industrie polluante, on nous renvoie la question des emplois. Sans jamais interroger le sens de ces boulots. Victor (un nom d’emprunt) s’est posé beaucoup de questions sur le sens de son emploi d’ingénieur à ST. Tellement qu’il a fini par partir.

  • L’urbanisation augmentée

    Dans le Grésivaudan, les agrandissements d’usines, assortis de quelques arrangements avec la loi vont nourrir le pire des prédateurs pour les agriculteurs : la pression foncière.

  • L’IA au secours du chacun pour soi

    Depuis deux numéros, un chercheur grenoblois en mathématiques raconte sa prise de conscience récente des méfaits de son domaine de recherche (l’intelligence artificielle) et sa proposition d’étudier sérieusement l’option du « démantèlement du numérique ». Pour cette fournée, il s’éloigne du milieu universitaire pour raconter une réunion de copropriétaires. Où l’intelligence artificielle a été présentée comme une solution miracle pour arrêter de payer solidairement le chauffage.

  • Du sirop de menthe dans un verre de poison

    Suite à notre brève du dernier numéro, « Le RER : encore une fausse solution », nous avons reçu des « éléments de réflexion » du Collectif pour la gratuité des transports publics de l’agglomération grenobloise (CGTPAG). Pour continuer la réflexion, nous nous permettons de parsemer ce texte (à peine abrégé) de quelques commentaires.

  • Attractive attitude

    « Office du tourisme » ça faisait ringard. Alors les pingouins métropolitains ont créé « l’agence Grenoble-Alpes  ». Le but : améliorer l’attractivité pour attirer hauts-revenus, ingénieurs, cadres supérieurs, et toutes les sous-espèces de cette faune déjà pullulante dans la cuvette. Le 31 janvier, le président de la Métropole et les boss de cette agence invitaient la presse et les communicants au Stade des Alpes pour présenter la nouvelle «  stratégie d’attractivité Grenoble-Alpes  ». Après s’être fait refouler à l’entrée, Le Postillon parvient quand même à faire un compte-rendu de ce charabia attractif. Où ça baratine communication « chargée d’images positives », « branding », «  Welcome attitude » et « style vestimentaire plutôt néo-montagnard urbain ».

  • Prendre son mal au patio

    C’était une occupation qui était censée être temporaire… mais qui dure finalement depuis plus de cinq ans. Au Patio, sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, 70 migrants s’autogèrent avec l’accord tacite des autorités universitaires. Reportage dans ce lieu atypique.

  • Les occupations décollent

    Deux luttes, à cinquante ans d’écart. Un même sujet : l’aide aux migrants. Deux lieux occupés différents : l’église Saint-Bruno en 1973, les écoles grenobloises en 2022 et 2023. À cinquante ans d’écart, les points communs et les différences entre ces deux luttes racontent un peu le changement d’époque. Et les difficultés grandissantes auxquelles font face les militants aidant des personnes en galère.

  • Ingénieurs, trouvez du sens à vos compétences !

    L’année dernière, l’Observatoire international pour la réinstallation des cabines téléphoniques (Oirct) a réinstallé une cabine téléphonique dans le parc Marliave de Grenoble en fanfaronnant : c’est « une première mondiale. » En fait, c’était faux. Les Ricains nous avaient devancés. Comme toujours. Mais pour une fois, c’est une bonne idée.
    Un lecteur nous a envoyé un article du Washington Post du 16 décembre 2022 intitulé (traduction approximative) : « Vous rappelez-vous le téléphone payant ? Cet homme le (...)

  • SOS Médémarches

    Le Postillon poursuit son nouveau feuilleton participatif : des récits de situations ubuesques ou kafkaïennes vécues à cause du progrès qui s’arrête pas. Actes basiques impossibles faute d’avoir un téléphone portable ou un smartphone, ou toute autre situation connectée virant à l’absurde. Pour les prochains épisodes, on compte sur vos témoignages ! Ce genre d’écriture pourrait d’ailleurs devenir un style littéraire à part entière, nos collègues du journal l’Âge de faire publiant également ce genre de témoignages (notamment dans le dernier numéro de février 2023).
    Pour cet épisode, voici les affres subies par une membre de l’équipage de SOS Médémarches et d’un apprenti tondeur de moutons.

  • Tous à poil dans le filet numérique

    Depuis cet automne, pour s’inscrire à une formation, il faut avoir une « identité numérique ». Et pour ceux qui n’ont pas de smartphone ? Il n’y a « pas de solutions alternatives » !

  • « On est bien payé mais on doit vendre un peu de son âme et de son corps »

    C’est un des commerces que la dématérialisation n’a pas fait complètement disparaître. Les bars à champagne ou bars à hôtesses ne sont pas rares à Grenoble, notamment dans les quartiers de la gare, Championnet et l’Aigle. Vitres fumées, bouteille de champagne comme enseigne sur rue et riches ventripotents – entre autres – qui entrent discretos. Lila a bossé dans l’un d’entre eux pendant deux ans.

  • « Chuchotez encore plus doucement »

    En comparution immédiate, le 23 janvier 2023. Monsieur M. est accusé de harcèlement sur son ex-compagne. Dialogue entre l’accusé et la juge.
    – J’avais ingurgité beaucoup de cachets. Je suis allé ce soir-là acheter des cigarettes. Le bureau de tabac était fermé. J’ai continué. Il n’y avait de place nulle part pour se garer. – M. M., votre soirée en détail, les cigarettes, tout ça, ne nous intéresse pas. Contestez-vous les faits ? – Je conteste. Elle s’est garée, j’me suis garé, personne n’est sorti. J’ai (...)

  • Grenoble, capitale verte des bibliothèques fermées

    Stupeur dans les milieux écolos grenoblois ! La « capitale verte » s’apprête à perdre sa «  maison de la nature » et l’originale médiathèque qui y réside.

  • Carnaval

    Le 12 mars prochain, le premier carnaval indépendant grenoblois, dit du Dragon, est annoncé. Mais Grenoble est-elle une ville de carnaval ? Pas vraiment, en dehors de petits carnavals municipaux. Quand les gens du coin mettent des masques sur leur yeux, c’est surtout pour aller payer des forfaits hors de prix dans les stations.
    Et dans l’histoire ? Notre bon vieux Père Castor revient sur le seul évènement carnavalesque ayant laissé une trace : celui de 1832. Qui aboutit quand même à une émeute, trois jours de désordre et le départ d’un régiment de la ville.